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Clemens Breisinger: « La croissance ne signifie pas une diminution de la malnutrition »

Marwa Hussein, Mardi, 28 mai 2013

3 Questions à Clemens Breisinger, chercheur à l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI)

Al-Ahram Hebdo : L’insécurité alimentaire risque de s’aggraver en Egypte avec les risques d’inflation. Que peut-on faire ?

Clemens Breisinger : D’abord, il faut que l’économie connaisse une croissance plus élevée. Les investissements étrangers directs ont baissé, tout comme, en conséquence, la consommation. Il existe plusieurs raisons qui ont mené à cette situation, avec en particulier l’insécurité et l’instabilité politique.

— La croissance économique suffit-elle pour alléger la faim dans les classes les plus démunies ?

— Non, la croissance ne suffit pas. Il faut viser la croissance et la création d’emplois pour les plus pauvres. Nous avons réalisé que la croissance seule ne signifiait pas une diminution de la malnutrition. Ce qu’il faut, c’est fournir des services de base aux plus pauvres dans des domaines comme la santé, l’éducation et les soins maternels.

— Le gouvernement veut réduire les subventions à l’énergie. Cela affectera-t-il les plus pauvres si l’on sait que les économies réalisées serviront surtout à diminuer le déficit budgétaire ?

— Les subventions à l’énergie ne bénéficient pas vraiment aux plus pauvres, mais il faut utiliser une partie de l’argent qui sera économisé pour créer des services publics. Il faut aussi améliorer l’efficacité du système des subventions. Les subventions en espèces peuvent être une solution, mais il faut les lier à l’inflation. Il faut aussi qu’elles soient conditionnées. Par exemple, le gouvernement donnera de l’argent aux familles à condition que les enfants aillent à l’école. Là, ils recevront un repas équilibré et ainsi de suite ... .

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