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Plus de sécurité pour la petite main-d’oeuvre

Gilane Magdi, Lundi, 05 mars 2018

Quatre banques publiques ont lancécette semaine un nouveau certificat d'investissement. BaptiséAman (sécurité), ce nouveau produit financier offre une assurance-vie et s’adresse essentiellement aux employés temporaires et saisonniers.

Plus de sécurité pour la petite main-d’oeuvre
Plus de 5,5 millions d'employés dans le secteur de construction jouissent enfin d'une couverture d'assurance. (Photo:Al-Ahram)

Le certificat d’investissement et d’assurance Aman (sécurité) a été lancé le 4 mars par 4 banques publiques, soit la banque Misr, la Banque du Caire, la Banque nationale dEgypte (NBE) et la Banque agricole égyptienne (ABE). La valeur minimale du certificat est de 500 L.E., le montant pouvant aller jusqu’à 2 500 L.E., avec un taux d’intérêt de 16 % remboursable sur 3 ans. « Tous les Egyptiens âgés de 18 à59 ans peuvent acheter au maximum 5 certificats de ce nouveau produit financier pour profiter de la couverture dassurance. Quant àceux qui désirent acquérir plus de 5 certificats, ils vont bénéficier seulement des intérêts sur les certificats, sans lassurance », souligne Yéhia Aboul-Fotouh, viceprésident de la NBE.

Le certificat fait partie des outils d’inclusion financière que les responsables égyptiens ainsi que les institutions financières réclamaient depuis quelque temps. Le principe de l’inclusion financière dit en effet que tout citoyen doit avoir accès aux services bancaires, y compris les délinquants. Le nouveau certificat est destiné en premier lieu aux Egyptiens qui ne travaillent pas dans des emplois fixes ou permanents, mais dont l’emploi est temporaire ou saisonnier. Notamment les agriculteurs et les employés du secteur de la construction et des mines.

Le vice-président de la NBE explique les 4 avantages du détenteur du certificat : « Ceux qui achèteront le certificat entre le 4 mars 2018 et le 4 mars 2019 profiteront dun rendement annuel de 16 %. Ensuite, les intérêts sont susceptibles d’être revus ». Il explique par ailleurs qu’il y aura un tirage au sort tous les 3 mois, dont les gagnants se verront verser une certaine somme. Le troisième avantage est que le certificat offre une assurance-vie allant de 10 000 à 50 000 L.E. au maximum et de 50 000 à 250 000 L.E. en cas de décès par accident. Le montant varie en fonction de la valeur du certificat. Par exemple, le détenteur d’un certificat à 500 L.E. obtiendra un montant d’assurance de 10 000 L.E. ou de 50 000 L.E. en cas de mort par accident, tandis que celui qui achète le certificat de 2 500 L.E. obtiendra une assurance de 50 000 L.E. ou de 250 000 L.E. respectivement (voir tableau). Le bénéficiaire du nouveau certificat a en outre l’option de remplacer cette assurance par une pension mensuelle dont le montant dépend de la catégorie du certificat. En échange, il doit verser une prime d’assurance mensuelle. « Les primes varient entre 4 et 20 L.E. et couvrent les coûts administratifs et une partie du risque. Elles seront déduites des rendements du certificat au profit de la sociétédassurancevie », explique Ahmad Fouad Sélim, vice-président de la société d’assurance-vie Misr Life Insurance, la seule société à avoir participé, avec les 4 banques publiques, à l’initiative d’assurance des employés temporaires.

Des obstacles à surmonter

Plus de sécurité pour la petite main-d’oeuvre

Le lancement de ce nouveau produit financier s’inscrit dans le cadre d’une initiative adoptée par le président Abdel-Fattah Al-Sissi dans le but de mettre en place un système d’assurance pour les emplois temporaires et les journaliers. « Laugmentation du nombre demployés dans les grands projets nationaux exigeait une telle initiative », a souligné le premier ministre, Chérif Ismaïl, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle ville d’Al-Alamein. Dans ce contexte, le président Al-Sissi a souligné l’importance d’accélérer le lancement du certificat Aman et a demandé aux entreprises de construction travaillant avec le ministère du Logement et les forces armées de payer le montant du certificat d’assurance à leurs travailleurs dans un délai de 15 jours. Elles vont ensuite déduire ces sommes des salaires des travailleurs. Si l’initiative semble être une solution idéale pour plus de 13 millions d’employés temporaires dans le pays, des obstacles entravent encore sa mise en application. Tout d’abord, le manque d’informations, que ce soit au niveau des citoyens ou des banquiers, sur ce nouveau produit. « Je ne connais pas encore les avantages de ce nouveau certificat », indique un banquier dans le département service à la clientèle au sein d’une banque publique au jour du lancement du certificat. Et d’ajouter : « Il ny a que deux clients qui ont achetéun certificat aujourdhui ».

Autre bémol, le manque d’études précises relatives aux coûts du certificat pour les banques et les sociétés d’assurance. « Le lancement du certificat doit être soumis àdes études détaillées précisant le nombre dassurés et leur âge, afin de déterminer la valeur du certificat et le montant des primes en vue de garantir la durabilité», souligne un analyste financier ayant requis l’anonymat. Malgré cela, l’initiative constitue un bon outil pour rendre accessible aux couches défavorisées de la population une assurance nécessaire à leurs familles en cas de décès .

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