Al-Ahram Hebdo : Afreximbank joue un rôle significatif pour relancer le commerce sur le continent africain.
Comment la banque soutient-elle l’Egypte dans ce domaine ?
George Elombi : Aujourd’hui, la banque possède un portefeuille de crédits de 2,4 milliards de dollars en Egypte. Ce montant représente 28,22 % du total des portefeuilles de crédits de la banque. Nous avons par ailleurs fourni des facilités financières pour soutenir les sociétés et les institutions financières égyptiennes à raison d’un montant de 17,6 milliards de dollars depuis la création de la banque jusqu’à aujourd’hui. Dans le domaine du commerce, nous avons lancé, il y a deux ans, un programme de promotion du commerce égypto-africain d’une valeur de 500 millions de dollars. Il consiste à financer le commerce égypto-africain dans les deux sens, en facilitant le préfinancement des exportations égyptiennes vers le reste de l’Afrique et en fournissant des garanties de paiement aux entités engagées dans des transactions, incluant le financement et la couverture des risques.
— Quel est l’impact de ce programme sur le commerce égyptien et quels sont les secteurs qui en profitent ?
— Au bout de deux ans, les exportations égyptiennes vers les pays africains ont atteint un total de deux milliards de dollars. Nous estimons que c’est un excellent résultat. Ces exportations se trouvent dans des secteurs importants, tels celui de l’énergie, du génie civil et des services, et concernent une quinzaine de sociétés égyptiennes. Il y a aussi le secteur des loisirs, avec notamment la construction de clubs. Il s’agit d’exportations d’entreprises telles que la société de câbles électriques Elsewedy, qui exporte énormément en Afrique.
— Quels sont les défis qui compliquent la création d’une zone de libre-échange africaine ?
— Les défis sont ceux que nous voyons dans le fonctionnement des échanges entre les pays africains, soit la crainte et la méfiance injustifiées et basées sur l’ignorance et le manque d’informations. Nous espérons, à travers ce genre de forum, améliorer le degré d’information des différents acteurs quant à leurs partenaires dans les autres pays africains, ce qui leur permettra de mieux maîtriser les risques qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans ces pays. Par exemple, nous aimerions qu’une banque égyptienne accepte avec plus de souplesse le risque de paiement d’une banque nigérienne ou d’une banque sud-africaine. De même, nous aimerions qu’une banque ougandaise, par exemple, accepte sans crainte les facilités et les risques d’une banque égyptienne. Les banques égyptiennes sont solides, possèdent des bases financières fortes et sont en mesure de payer leurs dettes .
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