Khalid Sherif et Layla Al-Mokadem
Selon toute vraisemblance, la Banque Africaine de Développement (BAD) demeure toujours fidèle à ses objectifs de promouvoir le développement économique durable de ses partenaires régionaux africains et leur progrès social. C’est avec beaucoup de zèle que les responsables égyptiens et un nombre de partenaires de développement accueillent une première visite du genre effectuée par une délégation de hauts responsables présidée par Khalid Sherif, son vice-président en charge du développement, de l’intégration régionale et de la prestation des services.
La visite, qui a débuté le 2 octobre et s’étend jusqu’au 8 octobre, s’inscrit sous un signe d’un partenariat réanimé au lendemain de l’accélération du rythme du programme de réformes économiques et structurelles entreprises par le gouvernement égyptien depuis novembre 2016 et d’une série de transformations survenues avec la promulgation de la nouvelle loi de l’investissement le 11 juin 2017. Le tout ayant créé un climat plus favorable au business. « L’Egypte s’avère être l’un des plus importants actionnaires de la banque avec un portfolio de coopération comptant 29 projets d’un financement de l’ordre de 2,34 milliards de dollars. L’agenda des meetings aura pour focus l’évaluation du projet du soutien du budget d’une durée de trois ans, cofinancé avec la Banque Mondiale (BM) et lié au programme de réforme économique gouvernemental avec le déblocage d’un milliard de dollars pour le compte de ce programme. La banque est actuellement prête à verser le montant de 500 millions de dollars de la troisième tranche avant la fin de l’année », a déclaré Layla Al-Mokadem, représentante de la BAD en Egypte.
Partant de son principe indélébile de raffermir le développement durable, la BAD tient à renouer en matière de développement avec tous les partenaires potentiels, depuis le secteur privé jusqu’aux ONG et les agences de développement internationales. Cependant, un intérêt notable est porté aux partenariats avec le gouvernement égyptien dans les projets d’infrastructure et au raffermissement de la bonne gouvernance pour une livraison de services de qualité. A cet égard, Layla Al-Mokadem explique que le portefeuille de coopération avec l’Egypte comprend des prêts accordés au gouvernement égyptien dans 7 projets opérants et 12 % de financement pour le secteur privé. Il est distribué comme suit : 48 % au secteur de l’énergie, 45 % au soutien du budget, 2,6 % aux projets hydrauliques et d’irrigation, 2,5 % à l’agriculture et 1 % à la sécurité sociale.
« La BAD a la réputation d’être un bon partenaire dans le développement. Elle est stricte quant aux calendriers de livraison des différents programmes et projets ainsi qu'à l’évaluation de leur réussite. Il a toujours été bénéfique pour le développement que les aides ou les crédits soient injectés directement dans les différents cycles des projets. L’un de ces domaines particulièrement actif en Egypte est celui de l’infrastructure », renchérit Ayman Hadhoud, économiste et expert dans les programmes de développement. En guise d’exemple, l’un des projets réussis, ayant été exécuté entre le gouvernement et les partenaires de développement (60 %) avec la BAD (40 %), est la mise en place de la centrale électrique de Kouraimat (construite entre 2005 à 2012).
Soutien aux politiques sociales
Autre chose, la Banque africaine de développement s’attelle à investir de plus en plus dans le domaine de la sécurité sociale. A en juger par les nouveaux thèmes et secteurs dans lesquels elle décide de s’engager depuis l’éradication de la pauvreté, la malnutrition, en passant par l’amélioration de l’éducation et de la santé et la lutte contre les changements climatiques. Sa stratégie vise également à apporter des solutions financières aux jeunes entrepreneurs, et aux petites et moyennes entreprises, jusqu’à l’inclusion financière de la base de la pyramide économique. Les projets sont dans la plupart une bonne occasion pour l’Egypte qui cherche à hâter l’exécution de la stratégie de développement durable. Mais la réussite de la stratégie sera conditionnée par une meilleure coordination avec le secteur privé dans le cadre d’un PPP plus élargi et d’une meilleure politique de ciblage entreprise par le gouvernement à l’adresse des démunis, pour leur réintégration dans le système économique.
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