Le président prononçant son allocution à l'inauguration de la conférence.
arabe pour l’inclusion financière était le grand sujet de la 9e Conférence internationale sur l’inclusion financière qui s’est tenue à Charm Al-Cheikh du 13 au 15 septembre. C’était la plus grande conférence depuis la création de l’Alliance de l’inclusion financière en 2008 en ce qui a trait au nombre de participants : 710 représentants de 90 pays et institutions internationales ont assisté à la conférence. Le président Abdel-Fattah Al-Sissi, le premier ministre, Chérif Ismaïl, et le gouverneur de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), Tareq Amer, ainsi que 25 hauts représentants des pays membres étaient présents lors de la session inaugurale que le président Al-Sissi a ouverte par une allocution. « Le choix de l’Egypte pour accueillir cette conférence reflète la confiance du monde extérieur et de l’Alliance de l’inclusion financière dans les efforts entrepris par l’Egypte dans ce domaine », a déclaré le président égyptien. Avant de poursuivre : « L’inclusion financière est une mission importante qui peut servir de levier à notre programme de réforme. Nous avons bien commencé la tâche et nous devons aller de l’avant ».
L’Alliance de l’inclusion financière a été créée en 2008 et l’Egypte l’a rejointe en 2013. Elle regroupe actuellement 95 pays en voie de développement. Elle entend élargir le parapluie bancaire pour regrouper le plus grand nombre possible de citoyens et les encourager à profiter des services bancaires. Son objectif principal est d’encourager le secteur informel à rejoindre le secteur formel, de rendre les consommateurs plus autonomes et d’encourager les services financiers numériques pour les micro, les petits et les moyens projets. « Les réformes économiques lancées par le gouvernement égyptien au cours de l’année dernière soutiennent l’inclusion financière et facilitent la tâche. Sur un autre front, la présence des hauts responsables égyptiens au sein de la conférence ainsi que des représentants des banques reflètent l’intérêt qu’accorde l’Egypte à l’inclusion financière », explique Alfred Hanning, directeur exécutif de l’Alliance. Et de renchérir : « L’inclusion financière est l’un des outils principaux du succès de toute relance économique. Nous devons tous faire les efforts nécessaires pour réaliser cet objectif ».
10 % des Egyptiens possèdent un compte bancaire
Si le gouvernement égyptien oeuvre pour réaliser l’inclusion financière, une question se pose : le citoyen égyptien est-il prêt pour une telle étape ? D’après les chiffres de la Banque mondiale, moins de 10 % de la population égyptienne possèdent un compte bancaire. Selon Ahmad Atta, responsable bancaire, un grand nombre de citoyens ne connaissent pas bien les services bancaires et ont peur de déposer leur argent à la banque. Une réalité qui requiert un travail spécial de la part des banques. En juin dernier, la BCE a signé avec l’Alliance une initiative dans ce sens. La BCE a ensuite demandé aux banques de mobiliser le personnel et d’aller à la rencontre de la population des quartiers populaires ou excentrés, afin de leur proposer d’ouvrir des comptes sans frais. « Nous avons envoyé notre personnel dans plus de 75 endroits différents, en nous concentrant sur les gouvernorats et les quartiers éloignés pour sensibiliser le public aux services bancaires », raconte May Aboul-Naga, agent de la BCE.
L’initiative semble avoir porté ses fruits : des centaines de nouveaux clients, notamment des jeunes, ont frappé aux portes des banques gouvernementales pour ouvrir un compte, notamment à la Banque nationale d’Egypte et à la Banque Misr (voir entretien).
En dépit de ces premières étapes prometteuses, le chemin est encore long, selon Samir Madbouli, responsable dans une banque privée. En effet, de nombreux Egyptiens ne sont aujourd’hui pas capables d’utiliser les services bancaires, comme les moyens de paiement électroniques, de manière autonome.
Le gouverneur de la BCE a fait part des efforts du gouvernement pour améliorer la situation : « La pauvreté est la raison réelle de tous les maux sociaux. Il faut au début améliorer les revenus des gens pour pouvoir les viser. Et c’est ce que nous, le gouvernement, faisons actuellement ». L’objectif de l’inclusion financière est aussi de réduire le taux de pauvreté en répondant aux besoins financiers des différentes catégories de la société, en particulier des plus démunis, et en leur donnant accès à certains services. Le gouverneur de la BCE conclut : « Nous nous sommes fixé un objectif très ambitieux, à savoir que tous les citoyens accèdent aux services bancaires d’ici 2020, et nous avons la preuve que nous sommes sur la bonne voie. Ces efforts nécessitent la participation de nombreux partenaires : sociétés de cartes de crédit, banques, organismes de micro-crédits, Nations-Unies, fondations et responsables communautaires. Nous sommes convaincus que, soutenus par nos partenaires, nous pourrons atteindre cet objectif et sortir ainsi des millions de personnes de la pauvreté » .
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