Le taux d’inflation annuel a atteint 24,3 % en décembre, son niveau le plus élevé depuis 8 ans. Le chiffre était de 20,2 % en novembre, selon l’Organisme central des statistiques et des comptes (CAPMAS). Il s’agit du deuxième mois consécutif où l’inflation atteint des taux records sur fond de dévaluation de la livre égyptienne et d’un programme de réforme fiscale soutenu par le Fonds Monétaire International (FMI). « Il est prévu que l’inflation restera à des niveaux très élevés pour les quelques années à venir, avant de baisser vers la fin de 2019 ou début 2020 », souligne une recherche effectuée par la banque d’investissement Arqaam Capital. Iman Négm, économiste auprès de la banque d’investissement Prime Holding, prévoit que l’inflation sera en moyenne de 20 % pour l’année fiscale 2016/17, avant de régresser légèrement l’année fiscale suivante (16 % en moyenne), puis atteindre environ 12 % pour l’année fiscale 2018/19.
Les prix des aliments ont connu une hausse de 29,3 % en décembre 2016 par rapport au même mois de l’année précédente, alors que les prix des céréales ont connu une hausse de 54 %. En détail, le pain, aliment de base des Egyptiens, a augmenté de 43,6 %, la farine de 52,7 %, le riz a connu la hausse la plus élevée avec 77 %.
D’autres produits alimentaires ont connu des hausses plus modestes, comme les viandes et les volailles, dont les prix ont connu une hausse de 25,6 %, les poissons de 24,7 % et les produits laitiers et les oeufs de 17,1 % (voir tableau).
Loin des produits alimentaires, les prix d’autres produits ont connu des hausses considérables. A commencer par les vêtements dont les prix ont augmenté de 20,3 %, et les meubles et les produits électroménagers dont les prix ont grimpé de 25,4 %, toujours selon le CAPMAS. A eux seuls, les appareils électroménagers ont augmenté de 43,9 %.
Les prix des soins médicaux ont augmenté de 33,3 %, un tiers, alors que le transport a connu une hausse de presque 30 %. Les produits culturels et de loisirs ont augmenté d’environ 17 %, et les boissons alcoolisées et les tabacs de 25,6 %. L’inflation mensuelle a connu une hausse de 3,4 % en décembre par rapport au mois précédent. L’inflation mensuelle a également augmenté de 5 % en novembre contre 1,8 % en octobre.
Plusieurs facteurs contribuent à la hausse exorbitante de l’inflation : le flottement de la livre égyptienne face au dollar en novembre dernier est le facteur majeur, mais pas unique, ayant contribué à la hausse des prix. La monnaie locale a perdu plus de 50 % de sa valeur dans un très court délai. Le flottement a été suivi par une hausse des prix des carburants subventionnés et de l’électricité, et précédé par l’introduction de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Cette dernière a remplacé la taxe des ventes imposée seulement sur une liste de produits pour être généralisée à part quelques exceptions. Ces mesures prises juste avant la signature d’un accord de financement avec le FMI visent surtout à réduire le déficit budgétaire. Autre facteur ayant contribué à la hausse de l’inflation, l’augmentation des droits de douane sur plus de 300 produits en décembre, ce qui a mené les tarifs douaniers sur de nombreux produits à passer à 60 %.
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