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Tareq Al-Molla : Les investissements étrangers devraient être de 12,8 milliards de dollars

Névine Kamel, Mardi, 21 juin 2016

Le ministre du Pétrole, Tareq Al-Molla, dévoile son plan pour l’attraction de nouveaux investissements et la transformation de l’Egypte en un centre régional pour le transfert de l’énergie.

Tareq Al-Molla : Les investissements étrangers devraient être de 12,8 milliards de dollars

Al-Ahram Hebdo : Le ministère du Pétrole a annoncé son intention de transformer l’Egypte en un centre régional pour le transfert d’énergie. Où en est ce plan et quels sont les résultats escomptés ?

Tareq Al-Molla : La transformation de l’Egypte en un centre régional pour l’échange d’énergie est un objectif stratégique que le ministère tentera de concrétiser au cours des trois prochaines années. A cet égard, le ministère oeuvre à la fortification de l’infrastructure, base essentielle d’une telle initiative. Le ministère a ainsi signé quelques accords avec des entreprises étrangères afin de renouveler et de créer un réseau d’infrastructures permettant un tel objectif : ports, gazoducs, usines de liquéfaction de gaz, laboratoires et raffineries dans tous les gouvernorats du pays. Les découvertes prometteuses en Egypte soutiennent la réalisation d’un tel objectif. Tout cela permettra d’accroître le rôle de l’Egypte dans la région et sa capacité à satisfaire les besoins du marché. Par ailleurs, les investisseurs étrangers, avec un tel système et une telle infrastructure, gagneront confiance dans le marché égyptien, et nous verrons de nouveaux investissements arriver. Nous sommes sur le bon chemin et nous visons une telle réalisation fin 2017. Il s’agit en fait de mettre fin à tous les différends avec les partenaires de la région ainsi que celui de la démarcation de la frontière entra la Grèce et Chypre. Le non-paiement des engagements du ministère du Pétrole vis-à-vis de ses partenaires étrangers depuis la révolution du 25 janvier 2011 a réduit la confiance des entreprises étrangères en Egypte et en son gouvernement.

— Le gouvernement a-t-il un plan pour le paiement de ces arriérés ? Quel est d’ailleurs leur montant actuel ?

— Le ministère a tenu à payer ses engagements aux entreprises lors de la dernière année. Nous avons payé presque la moitié de la valeur de ces engagements, soit 3 milliards de dollars, sur un total de 6,3 milliards. Il s’agit en fait de la valeur des achats de gaz et de pétrole à des partenaires étrangers pour satisfaire les besoins du marché local. Nous avons également un plan précis pour le paiement de ces engagements au cours de la prochaine période. Il est vrai qu’au début nous avons affronté des problèmes concernant le paiement, suite à la révolution et au manque de devises étrangères. Mais nous avons tenu à surmonter cette phase et à payer graduellement. Nous avons également élaboré un calendrier avec les entreprises étrangères pour le paiement du reste de nos engagements le plus vite possible. Les cours du pétrole ont enregistré au cours de cette dernière année une chute considérable, ce qui a réduit la rentabilité des entreprises étrangères.

— Cela a-t-il freiné les investissements des entreprises ? Et quel est le volume des investissements étrangers prévus lors de cette année fiscale et la suivante ?

— Les investissements étrangers dans le domaine de l’exploitation et du développement des champs pétroliers devraient atteindre 8,6 milliards de dollars fin 2015-2016, et augmenter pour atteindre 12,8 milliards de dollars à la fin de l’année fiscale 2016-2017. Malgré la baisse des cours du pétrole et ses répercussions sur l’afflux des investissements étrangers dans le monde entier, les récentes découvertes pétrolières en Egypte lui ont accordé le privilège de voir un afflux d’investissements étrangers ces derniers mois. Nous avons signé un bon nombre d’accords, par exemple Zohr, au nord d’Alexandrie. Ils consistent à injecter une valeur de 27 milliards de dollars ces 4 prochaines années.

— Quel est le plan du gouvernement concernant le lancement des adjudications pour l’exploitation du gaz et du pétrole ? Les entreprises françaises ont-elle manifesté un intérêt ?

— Le ministère a récemment lancé une nouvelle adjudication internationale pour des travaux de recherches dans 11 différents points du golfe de Suez et du Désert occidental. Deux autres adjudications seront lancées prochainement pour les deux entreprises EGAZ et Al-Ganoub. La récente découverte de Zohr a sans doute transmis un message positif aux entreprises étrangères. Et nous nous attendons à un intérêt international. Tout cela contribuera sans doute à la réalisation de notre objectif de transformer l’Egypte en un centre régional pour l’échange de l’énergie. Pour ce qui est des entreprises françaises, elles démontrent toujours un intérêt spécial pour les découvertes pétrolières et l’investissement dans le secteur de l’énergie en général. Deux des plus grandes entités qui oeuvrent dans ce domaine en Egypte sont françaises.

— Le ministère du Pétrole vise-t-il des mesures supplémentaires pour encourager les entreprises à s’introduire dans l’exploitation du pétrole et du gaz naturel ?

— Le ministère a mis en place un plan visant à attirer les investissements dans le domaine de l’exploitation et du développement du gaz. Il a lancé des adjudications internationales et a augmenté le nombre de conventions conclues avec les entreprises internationales, pour aboutir à un nombre total de 66 conventions sur un total d’investissement de 14,3 milliards actuellement. Nous avons également modifié quelques articles concernant le prix d’achat du pétrole et du gaz de nos partenaires. Une telle étape est suffisante pour encourager les entreprises à injecter de l’argent et à multiplier leurs investissements. Nous avons également payé une bonne part de nos engagements vis-à-vis d’entreprises étrangères, comme je l’ai mentionné.

— Cela veut-il dire que le gouvernement a l’intention de modifier les prix du pétrole et du gaz qu’il achète aux entreprises étrangères ?

— Le ministère étudie avec ses partenaires la modification du prix de l’achat dans les nouveaux accords, pour aboutir à un prix juste pour les deux parties. Il s’agit en fait d’aboutir à un prix convenant aux coûts de développement des nouveaux champs afin d’encourager les investisseurs à accélérer leurs travaux et commencer la production. Nous avons accepté la hausse de prix dans certaines nouvelles conventions qui nécessitent des investissements énormes pour pousser les investisseurs à finaliser les travaux le plus vite possible.

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