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COP21 : Un grand pas vers les énergies renouvelables

Fouad Mansour, Mardi, 08 décembre 2015

C’est devant plusieurs centaines de journalistes réunis dans une salle comble que l'Initiative pour les énergies renouvelables en Afrique (AREI) a été officiellement lancée à la COP21, lundi à Paris.

COP21 : Un grand pas vers les énergies renouvelables
Le ministre égyptien de l'Environnement (3e à droite), en compagnie des ministres français des Affaires étrangères et de l'Environnement. (Photo:Fouad Mansour)

L’Initiative pour les éner­gies renouvelables en Afrique (AREI) vise la construction de 10 gigawatts de capacités d’énergies renouvelables d’ici 2020, puis de 300 avant 2030. Elle a été officiellement lancée, à la COP21 lundi à Paris, en présence du ministre des Affaires étrangères fran­çais, Laurent Fabius, aux côtés des ministres égyptien et français de l’En­vironnement, Khaled Fahmi et Ségolène Royale. Et les pays dévelop­pés ont déjà mobilisé 10 milliards de dollars de financements publics pour soutenir l’initiative. Ces 10 milliards de dollars représentent « le coût nécessaire pour fournir ces 10 gigawatts » de nouvelles capacités de production d’énergie verte d’ici 2020, l’objectif fixé par l’AREI, a précisé Laurent Fabius.

COP21 : Un grand pas vers les énergies renouvelables
Les questions de financement et de transfert de technologies sont décisives pour arriver à un accord. (Photo:AP)

L’Allemagne fournira 3 milliards de dollars et la France 2 milliards de dollars, soit la moitié de la somme annoncée. C’est un projet qui « est conçu, dirigé et possédé par et pour les Africains », a expliqué Fahmi, qui est aussi président de l’AMCEN, la conférence des ministres africains de l’Environnement. L’AMCEN a conçu l’initiative qui est parrainée par l’Union africaine et soutenue par la Banque africaine pour le développe­ment. Le projet vise à augmenter l’accès à l’électricité en Afrique de 32 % à 72 %.

L’Afrique dispose actuellement de 150 gigawatts de capacité totale de production d’électricité et « plus de 600 millions de personnes sur le continent n’ont pas accès à l’électri­cité », a rappelé Elam Ibrahim, com­missaire aux infrastructures et à l’énergie de l’Union africaine. La demande devrait augmenter fortement dans les prochaines décennies avec le développement économique et l’urba­nisation du continent. « Nous ne demandons pas le financement seule­ment, mais aussi de nous aider à atteindre nos objectifs à travers le transfert du savoir-faire », a-t-il pré­cisé à Al-Ahram Hebdo. « C’est l'une des conditions de la réussite de l’ini­tiative africaine. Nous demandons souvent à nos partenaires des pays développés de nous transférer le savoir-faire, les technologies d’éner­gie renouvelable les plus récentes et efficaces. Ils nous répondent souvent que les droits de propriété industrielle appartiennent à des sociétés privées. Il faut trouver des solutions si nous voulons vraiment combattre le réchauffement climatique. Il faut trou­ver des solutions, peut-être créer des fonds pour cela. C’est pour cela que le transfert de la technologie et le financement sont au coeur des négo­ciations à Paris pour un accord ici à la COP21 », expose Fahmi.

Progrès et divergences persistantes
La conférence de Paris sur le climat s’est engagée, lundi, dans une phase décisive avec l’entrée en scène des ministres chargés de poursuivre les négociations, qui ont jusqu’à vendredi pour rendre un arbitrage politique sur de nombreux points en suspens. Des ministres désignés par le chef de la diplomatie fran­çaise pour animer des groupes de travail ont rendu compte de leurs premières consultations pour tenter de dégager des solutions, sur la base du projet d’ac­cord rendu, samedi dernier, par les négociateurs des 195 pays participants. Ces « facilitateurs » ont fait état d’une volonté générale de compromis et de progrès, mais aussi de divergences persistantes.

Les thèmes retenus pour les groupes de travail sont ceux dont la résolution conditionne largement l’ob­tention d’un accord :
— Les « moyens de mise en oeuvre », à savoir les questions de financement et de transfert de techno­logies.
« La différenciation » qui renvoie à la responsabi­lité historique des pays développés dans les émissions de gaz à effet de serre.
« L’ambition » de l’accord, son objectif de long terme (1,5 ou 2 degrés au-delà de celle de l’âge industriel) et ses mécanismes de révision.
« L’action pré-2020 », à savoir les actions à prendre avant 2020, date prévue de l’entrée en vigueur de l’accord.

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