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Croissance : L’Egypte maintient le cap

Marwa Hussein , Mercredi, 07 décembre 2022

Le gouvernement égyptien a annoncé un taux de croissance de 4,4% pour le trimestre juillet-septembre 2022. Il prévoit une croissance de 5% pour l’ensemble de l’année fiscale.

Croissance : L’Egypte maintient le cap
Le secteur agricole est parmi les sept secteurs qui ont le plus contribué au PIB. (Photo : AFP)

L’économie égyptienne a réalisé un taux de croissance de 4,4% au cours du premier trimestre de l’exercice 2022-2023 (juillet-septembre 2022), selon les données préliminaires du ministère de la Planification et du Développement économique. « Cette croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) au premier trimestre de l’exercice en cours est intervenue malgré la crise mondiale due à la pandémie du Covid-19, à la guerre en Ukraine et aux changements climatiques », a déclaré Hala Al-Saïd, ministre de la Planification et du Développement économique, lors d’une réunion avec le premier ministre, Moustapha Madbouli.

Al-Saïd a présenté les sept secteurs qui ont le plus contribué au PIB au cours du trimestre en question, à savoir l’agriculture, le commerce de gros et de détail, la restauration et l’hôtellerie, la construction, l’activité immobilière, les services sociaux et enfin les télécommunications et l’information. La ministre a ajouté que l’activité du Canal de Suez a connu une certaine croissance en raison des politiques de marketing adoptées par l’Autorité du Canal de Suez.

La ministre de la Planification prévoit une croissance à 5% pour l’exercice 2022-2023 (juillet 2022-juin 2023), un taux qui va au-delà des prévisions internationales. « Cette croissance s’explique par la résilience de l’économie égyptienne, qui, à son tour, est due à l’expansion des investissements publics, l’un des principaux moteurs de la croissance », a ajouté Al-Saïd lors d’une réunion avec le président Abdel-Fattah Al-Sissi le 28 novembre dernier. La croissance de 4,4% du dernier trimestre est conforme aux récentes prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) pour l’Egypte pour l’ensemble de l’exercice, tandis que la Banque Mondiale (BM) avait prévu en octobre une croissance de 4,8% de l’économie égyptienne au cours de l’exercice 2022-2023. Le FMI a revu cependant ses prévisions à 4,4% dans ses dernières perspectives économiques publiées mardi, contre 4,8% en juillet et 5% en avril.

La ministre a souligné la baisse de la croissance économique mondiale, qui s’est nettement ralentie passant de 6% en 2021 à 3,2% au cours de l’année en cours, avec des prévisions d’une poursuite de la baisse jusqu’à 2,7% en 2023, surtout dans les économies développées. Hala Al-Saïd a expliqué cette baisse de la croissance mondiale par les craintes quant à l’incapacité des politiques monétaires à contenir l’inflation, mais aussi par la prévalence de la crise de la dette sur les marchés émergents et la baisse attendue de la production en Europe, affectée par la pénurie de gaz, en plus de l’exacerbation de la crise immobilière en Chine. « Une baisse de l’activité commerciale mondiale est attendue au cours des deux prochaines années, l’année en cours ayant connu une baisse des taux de croissance du commerce mondial à 4,3%, avec un nouveau ralentissement prévu à 2,5% au cours de 2023, ceci en raison notamment des conséquences de la guerre en Ukraine », a déclaré Hala Al-Saïd. Et d’ajouter: « Le volume du commerce mondial a diminué en raison des taux d’intérêt élevés, des perturbations continues des chaînes d’approvisionnement et du coût élevé des services de transport et de logistique ».

Légère augmentation du chômage

En ce qui concerne le taux de chômage, la ministre a indiqué qu’il a légèrement augmenté à 7,4% au cours du premier trimestre de l’exercice en cours, contre 7,2% au trimestre correspondant de l’année passée. Quant au taux d’inflation, il est en augmentation, poussé par les tendances inflationnistes mondiales.

Au cours de la réunion, un certain nombre de mesures ont été envisagées pour contenir l’inflation, maintenir les niveaux d’emploi et réduire le fardeau de la dette extérieure, selon le communiqué du Conseil des ministres. L’inflation urbaine a atteint son plus haut niveau en quatre ans en octobre dernier, s’établissant à 16,2% en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires. « L’Egypte est confrontée à deux types d’inflation, à savoir l’inflation par poussées qui est due à la hausse des coûts de production et l’inflation sous-jacente, par opposition à l’inflation provoquée par la demande », prévoit la banque d’investissement Prime dans un récent rapport, soulignant que l’inflation provoquée par la hausse des coûts de production est alimentée par les niveaux continuellement élevés des prix des matières premières, exacerbés par la guerre ukrainienne. L’économie égyptienne, comme d’autres économies du monde, a été touchée par la crise ukrainienne dans un contexte d’inflation mondiale croissante et de hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Jusqu’à présent, la Banque Centrale d’Egypte a relevé les taux d’intérêt directeurs de 500 points de base au total en 2022 pour contenir la pression inflationniste mondiale et les répercussions de la guerre en Ukraine. La guerre en Ukraine a également exercé une pression sur la monnaie égyptienne, obligeant le pays à appliquer deux importantes dévaluations monétaires cette année.

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