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Mercredi, 13 avril 2022

Les réserves de change de l’Egypte ont diminué en mars pour la première fois en 22 mois,en conséquence du conflit en Ukraine.

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En conséquence de la guerre en Ukraine, l’Egypte fait face à une facture plus élevée de ses importations de blé et d’autres grains. (Photo : Reuters)

Les réserves internationales de l’Egypte ont atteint 37,1 milliards de dollars fin mars, contre 40,9 milliards fin février. C’est la première baisse enregistrée depuis 2020. La Banque Centrale d’Egypte (BCE) a affirmé avoir pris des mesures pour couvrir les sorties élevées d’investisseurs étrangers en raison de la guerre Russie-Ukraine. Au niveau mondial, les investisseurs ont quitté les marchés émergents après le déclenchement du conflit.

La BCE a ainsi expliqué que, conformément à son rôle de maintenir la stabilité des marchés locaux, et à la lumière des conditions économiques mondiales turbulentes, elle a utilisé, au cours de mars 2022, une partie des réserves de change pour couvrir les besoins en devises du marché, couvrir la sortie des investissements étrangers et des portefeuilles internationaux et assurer l’importation de biens stratégiques et le paiement des obligations de la dette extérieure du pays. « A la suite de la crise russo-ukrainienne et conformément au mandat de la BCE de maintenir la stabilité des prix, la BCE a décidé de mobiliser temporairement ses réserves de change excédentaires pour calmer les marchés », a déclaré la BCE, soulignant ce qu’elle a décrit comme une « vente massive sur les marchés émergents ». Destination préférée des investisseurs de portefeuille étrangers ces dernières années, l’Egypte a connu des sorties de capitaux étrangers de son marché local de dette depuis la guerre Russie-Ukraine.

La BCE a souligné que malgré la diminution des réserves en mars, elle est encore en mesure de couvrir plus de 5 mois d’importations de marchandises, dépassant les indicateurs internationaux d’adéquation des réserves.

Réactions en chaîne

« A la lumière des développements actuels, la BCE confirme qu’elle continuera de suivre de près et d’évaluer la situation mondiale, afin de prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute répercussion qui pourrait survenir à l’avenir », a noté la BCE. L’inflation a considérablement augmenté sur le niveau local dans un contexte de hausse des prix internationaux, y compris ceux des denrées alimentaires, du pétrole, du gaz naturel et des matières premières. Plus grand importateur mondial de blé, l’Egypte fait également face à une facture plus élevée pour les importations de blé et d’autres grains. La guerre en Ukraine s’est également traduite par une baisse considérable des flux touristiques, surtout que les Russes et les Ukrainiens représentaient environ un tiers des touristes en Egypte.

Des hausses records de l’inflation au niveau mondial ont poussé les banques centrales dans le monde à augmenter les taux d’intérêt, la BCE a suivi, en augmentant, le 21 mars, ses taux d’intérêt directeurs pour la première fois depuis des années. Le jour même, le taux de change de la livre face au dollar a augmenté d’environ 14%. Suite à la dépréciation, le gouvernement a annoncé être en discussion avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour obtenir un financement.

Les pays du Golfe arabe ont exprimé leur soutien. « La BCE obtient également plus de puissance de feu grâce à nos amis du Conseil de coopération du Golfe », a souligné la newsletter économique Enterprise. L’Arabie saoudite était la plus rapide à réagir, plaçant 5 milliards de dollars auprès de la BCE avant la fin mars. Le royaume a également exprimé sa volonté d’investir 10 milliards de dollars en Egypte. Un communiqué du cabinet égyptien a déclaré que le Fonds d’investissement public de l’Arabie saoudite (PIF) va investir des fonds supplémentaires en Egypte, ajoutant que la coopération entre le PIF et le Fonds souverain égyptien implique des mesures pour attirer 10 milliards de dollars d’investissements. « Un ensemble de projets sera annoncé dès que possible », a déclaré le premier ministre égyptien, Moustapha Madbouli.

De leur côté, les Emirats arabes unis ont annoncé qu’ils cherchent à investir 2 milliards de dollars en Egypte. Le Qatar a également déclaré, fin mars, qu’il engagerait quelque 5 milliards de dollars.

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