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Tensions entre Accra et Abidjan

Sabah Sabet, Lundi, 24 septembre 2012

La fermeture des frontières avec le Ghana, à la suite d’une série d’attaques contre des policiers et des militaires ivoiriens, fait craindre une détérioration de la situation.

Les frontières terrestres et maritimes avec le Ghana ont été fermées sur décision du président ivoirien, Alassane Ouattara, qui invoque des raisons de sécurité. Seules les frontières aériennes étaient réouvertes lundi. Cette mesure a été prise à la suite d’une série d’attaques organisées depuis le territoire ghanéen contre des policiers et des militaires ivoiriens.

Les attaques se sont produites jeudi dernier à Abidjan, capitale commerciale de la Côte d’Ivoire, et vendredi contre un poste-frontière de Noé, situé à environ 170 km à l’est d’Abidjan. Selon les autorités ivoiriennes, ces attaques, qui ont fait au moins 10 morts, sont à mettre sur le compte d’une cinquantaine d’assaillants en provenance du Ghana où ils se sont repliés après l’attaque. Ils seraient venus dans de petites embarcations sur le fleuve qui sépare le Ghana de la Côte d’Ivoire.

Ce fleuve frontalier pose problème aux forces de sécurité. Les effectifs de l’armée ivoirienne ont été renforcés, les militaires se sont déployés le long du fleuve, mais admettent que ce dispositif peut avoir des failles, étant donné la nature du terrain. Après les ratissages menés dans la zone, une dizaine de personnes ont été arrêtées samedi avant d’être transférées vers Abidjan. Parmi eux un soldat de la marine ivoirienne, ce qui entretient, aux yeux des autorités, la thèse d’un assaut mené par des nostalgiques de l’ancien président Laurent Gbagbo.

De nombreux responsables politiques et militaires pro-Gbagbo ont trouvé refuge au Ghana qui partage une frontière de près de 700 km avec la Côte d’Ivoire, ce qui a créé des tensions entre Accra et Abidjan.

« Les autorités ghanéennes savent qui sont ces gens. Cela a été organisé, ordonné et exécuté depuis le territoire ghanéen », a dit Hamed Bakayoko, ministre ivoirien de l’Intérieur. Le mode opératoire de ces dernières attaques est en tout cas le même que celles qui ont eu lieu tout au long du mois d’août : des attaques éclairs, menées par des hommes équipés d’armes de guerre, qui cherchent avant tout à se procurer armes et munitions. Les autorités ghanéennes ont assuré travailler étroitement avec la Côte d’Ivoire pour répondre aux problèmes de sécurité soulevés par Abidjan.

De même, lors d’une visite à Abidjan le 5 septembre, le président ghanéen, John Dramani Mahama, a assuré qu’il ne laisserait pas son pays servir de « base arrière » pour déstabiliser la Côte d’Ivoire.

Ces heurts quasiment quotidiens font craindre une reprise de l’instabilité en Côte d’Ivoire, un an après une brève guerre civile due à la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait environ 3 000 morts. En outre, si officiellement les autorités ivoiriennes assurent qu’il n’y a aucun incident diplomatique avec leur voisin, la fermeture des frontières provoque un malaise entre les deux pays l

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