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Libye : L’attente d’un nouveau premier ministre

Sabah Sabet avec agences, Mardi, 29 avril 2014

7 candidats se présentent au poste vacant de premier ministre en Libye. Un choix qui sera difficilement tranché par le Parlement en proie à de profonds désaccords entre députés.

Après la démission du premier ministre Abdallah Al-Theni et le limogeage de Ali Zeidan qui l’a précédé à ce poste, les Libyens attendent la décision du Conseil Général National CGN (le Parlement libyen) d’élire un nouveau premier ministre. 7 candidats sont en lice pour succéder à Abdallah Al-Theni et ont tous présenté leurs programmes devant le Parlement libyen. C’est avec 120 voix sur 200 que le nouveau premier ministre libyen devra être élu par le CGN. Trois des 7 candidats font figure de favoris au poste de premier ministre : Mohamad Boker, originaire de Misrata, directeur de l’état civil, et Omar Al-Hasi, universitaire, originaire de Benghazi et Misrata. Les deux hommes avaient déjà été présentés au moment de la nomination du premier ministre Abdallah Al-Theni. Le nom d’Ahmad Miitig, homme d’affaires, est aussi évoqué parmi le trio de tête des candidatures.

Le premier ministre Abdallah Al-Theni a annoncé dimanche 13 avril, 5 jours après sa nomination, qu’il démissionnait suite à l’attaque dont il a été victime la nuit précédente. Samedi 12 avril, des hommes armés ont attaqué le premier ministre libyen et sa famille. Bilan de l’attaque : le véhicule d’Abdallah Al-Theni a été volé, mais elle n’a pas fait de blessé. « Je n’accepte pas que les Libyens s’entretuent pour ce poste de premier ministre », a justifié Al-Theni dans le communiqué adressé au Parlement libyen annonçant sa démission.

Ancien ministre de la Défense, colonel de l’armée à la retraite âgé de 60 ans, Abdallah Al-Theni est un proche du bloc des islamistes. Il avait été confirmé dans ses fonctions de premier ministre par le Parlement libyen le 8 avril dernier, prenant la suite de Ali Zeidan, limogé le 11 mars. Ce dernier avait été kidnappé pendant plusieurs heures dans son hôtel en octobre dernier. Pendant six mois, le Parlement avait voulu se débarrasser de Ali Zeidan, mais n’arrivait ni à atteindre le nombre de voix nécessaires ni à se mettre d’accord sur l’identité de son remplaçant.

Ces attaques sont survenues alors que les autorités semblaient être en passe de régler le blocage des terminaux pétroliers. Mais le gouvernement n’a rien pu faire face aux milices fédéralistes qui, depuis juillet, bloquent ses terminaux et qui sont allées jusqu’à exporter du pétrole volé au nez et à la barbe des autorités. C’est visiblement son incapacité à protéger la cruciale filière du pétrole qui a, finalement, entraîné la chute de Zeidan.

C’est ainsi que les Libyens attendent un nouveau premier ministre fort qui pourra rétablir la stabilité et la sécurité dans un pays divisé entre plusieurs milices.

Toutefois aucune date pour l’élection du nouveau premier ministre n’a été fixée. Et une fois nommé, celui-ci ne devrait rester que quelques mois en place. En effet, le CGN, après avoir tenté de prolonger son mandat, avait fini par annoncer qu’il organiserait des élections législatives. Le mandat du CGN, issu des élections de juillet 2012, aurait dû se terminer en février. Face à la levée de boucliers dénonçant la volonté du Parlement de prolonger son mandat jusqu’en décembre 2014, le CGN a adopté, début avril, la loi électorale qui régira les élections. Les nouveaux députés devront être élus en tant qu’indépendants.

Par ailleurs et selon des observateurs, trouver un remplaçant à l’ancien premier ministre prendra du temps car un nouveau consensus risque d’être difficile à atteindre dans un CGN tiraillé entre islamistes et libéraux. Les dissensions entre les députés au sein du Parlement risquent aussi de rendre tout compromis difficile à atteindre.

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