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Syrie : des efforts, mais …

Maha Salem avec agences, Mardi, 08 octobre 2013

Alors que la communauté internationale s'acharne pour trouver une solution pacifique via Genève-2, Bachar Al-Assad maintient le flou sur son éventuelle candidature en 2014,et l'opposition reste sourde à toute tentative de règlement.

Geneve
Alors que les combats se poursuivent, Bachar a annoncé qu'il serait candidat à la présidentielle de 2014 si le peuple le « voulait ». Photo: AP

Genève-2 occupe le centre des discussions et des réunions de la plupart des pays occi­dentaux. La Russie et les Etats-Unis souhaitent convoquer à la mi-novembre cette conférence internationale de paix sur la Syrie pour trouver une solution politique au conflit. « Nous nous sommes prononcés pour la convocation de la conférence internationale à la mi-novembre. Nous nous sommes mis d’accord sur des mesures à prendre pour que le gouvernement et l’opposition (syriens) participent à cette conférence », a déclaré lundi dernier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l’issue de pourparlers avec son homologue américain John Kerry.

Début octobre, Moscou avait indiqué que Damas pourrait enta­mer, dans le cadre de Genève-2, des négociations de paix avec les éléments modérés de l’opposition armée. Parallèlement, l’opposition demande le retrait du président Assad comme préalable à des négociations. L’initiative d’une nouvelle conférence internationale à Genève, rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, avait été lancée en mai par Lavrov et Kerry. Mais l’organisation de cette réu­nion a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccord sur les objectifs et les participants, notamment entre la Russie, alliée du régime de Damas, et les Occidentaux. Genève-2 doit reprendre les grandes lignes d’un accord international sur une transi­tion politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève mais jamais appliqué.

Mais cette annonce coïncide avec une déclaration qui a choqué non seulement les Syriens, mais aussi la communauté internationale. Le président syrien Bachar Al-Assad a affirmé qu’il serait candidat à l’élection présidentielle de 2014 si le peuple le «». Alors que sa démission est la principale pierre d’achoppement dans les tractations diplomatiques en vue d’une solution politique au conflit qui a fait plus de 115 000 morts et a forcé 6 millions de Syriens à fuir leur foyer. « Si j’ai le sentiment que le peuple syrien veut que je sois président dans une prochaine étape, je me porterai candidat. Si la réponse est non, je ne le ferai pas », a déclaré Assad, précisant que sa réponse serait plus claire dans les 4 ou 5 mois. Son mandat actuel expire en 2014.

« Ces déclarations prouvent qu’Assad s’accroche bec et ongles au pouvoir. Mais il veut aussi et surtout insister, devant la commu­nauté internationale, sur le fait qu’il ne va pas quitter le pouvoir avant la fin de son mandat », explique Dr Moataz Salama, ana­lyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire. Selon cet analyste, « il s’agit là d’une nou­velle tactique de la part de Bachar Al-Assad : exclure tout départ à l’heure actuelle, négocier une sor­tie par le biais des élections, et surtout pousser la communauté internationale à chercher à sécuri­ser et à assurer son départ au lieu de le juger ».

Cet avis est partagé par plusieurs analystes qui estiment que les deux grandes puissances se sont mises d’accord sur la tenue de la confé­rence Genève-2 en novembre mal­gré d’autres déclarations lancées par Assad cette semaine, où il a admis avoir commis des erreurs dans la gestion du début du soulè­vement contre son régime en mars 2011. A cette époque, le régime avait brutalement réprimé la contestation populaire qui avait gagné la Syrie.

L’opposition divisée et intransigeante

En première réaction, le comman­dement de l’Armée Syrienne Libre (ASL) a appelé à l’unité après le rejet par 13 importants groupes rebelles de l’autorité de la Coalition nationale de l’opposition. Le Conseil militaire de l’ASL a indiqué dans un communiqué avoir décidé de lancer un appel pour resserrer les rangs, renoncer aux divisions, et rejeter toutes formes de dissensions provo­quées par les tentatives pour séparer l’aile politique de l’aile militaire.

Pour de nombreux opposants, la Coalition est déconnectée des souf­frances de la population et ne sou­tient pas suffisamment les rebelles. Le Conseil militaire a souligné la nécessité de respecter les institu­tions de la révolution syrienne, et en premier lieu, la Coalition syrienne. La décision des 13 brigades est vue par certains comme une réponse à la pression extérieure croissante qui pèse sur la Coalition pour qu’elle participe à des négociations avec le régime syrien. Le Conseil militaire a affirmé dans son communiqué qu’il continuerait à rejeter le dialogue avec le régime terroriste en Syrie. « Le minimum acceptable » serait des négociations avec des Etats arabes et musulmans qui adhèrent aux conditions de la Coalition. «départ d’Assad, le transfert du pou­voir et le jugement de ceux ayant commis des crimes de guerre envers le peuple syrien », explique le com­muniqué. Ce qui n’augure pas d’un règlement prochain.

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