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Ahmad Tomeh élu « premier ministre de transition »

Maha Salem avec agences, Mardi, 17 septembre 2013

Avec la nomination d'un islamiste modéré à sa tête, la CNS tente de retrouver une crédibilité sérieusement mise à mal par les luttes d'intérêts dont souffre ce conseil depuis sa création.

Après des tractations acharnées, la Coalition Nationale Syrienne (CNS) a désigné l’islamiste modéré Ahmad Tomeh au poste de premier ministre intérimaire. Sa première mission sera de former un gouvernement pour administrer les régions de Syrie aux mains des rebelles hostiles au président Bachar Al-Assad. « La priorité de mon gouvernement, qui devrait être composé de 13 ministres, sera de rétablir la stabilité dans les zones libérées, d’améliorer les conditions de vie de leurs habitants et d’assurer la sécurité », a affirmé Tomeh, dans son premier discours.

Adversaire de longue date du régime de Damas, Tomeh était le secrétaire général de la Déclaration de Damas, un groupe d’opposants historiques qui avait contesté pacifiquement le régime d’Al-Assad bien avant le début de l’insurrection en mars 2011. Cet engagement lui avait valu d’être emprisonné de 2007 à 2010. Depuis le début de l’insurrection, il a de nouveau été arrêté à plusieurs reprises et contraint de quitter la Syrie cette année. Tomeh semble être le meilleur remplaçant de Ghassan Hitto, qui avait démissionné en juillet dernier sans avoir pu former de gouvernement d’opposition. Les membres de la CNS ont approuvé la nomination de ce dentiste âgé de 48 ans par 75 voix pour, 10 contre et 12 bulletins blancs.

Une fois « élu » premier ministre, Tomeh a promis pour bientôt la formation de son équipe ainsi qu’une nouvelle indépendance pour la Syrie. « Le gouvernement travaillera sur le terrain, avec le soutien du commandement militaire suprême (les rebelles de l’Armée syrienne libre) ce sera une république humaine où il n’y aura pas de place pour les tueurs et les criminels », a promis Tomeh.

« Il est temps que l’opposition prouve sa crédibilité, son union et son organisation devant la communauté internationale. Cette dernière cherche une couverture officielle pour fournir leur soutien et leur aide militaire, financière et humanitaire », explique Moatez Salama, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire.

Pour satisfaire les Syriens qui le soutiennent, Tomeh a insisté sur le fait que le gouvernement travaillera pour appliquer les valeurs de la grande révolution, pour assurer l’égalité entre ses citoyens et le début de la mise en place d’une justice de transition. Tout en insistant sur le principe que la CNS rejetterait tous projets de règlement de la crise syrienne qui maintiendrait Bachar Al-Assad au pouvoir.

Elu en mars dernier, son prédécesseur, Ghassan Hitto, avait démissionné le 8 juillet dernier de son poste, 2 jours après la nomination de l’opposant de longue date, Ahmed Assi Jarba, à la présidence de la Coalition de l’opposition.

Jarba est considéré comme un proche de l’Arabie saoudite, qui s’était opposée à la candidature de Ghassan Hitto lors d’âpres débats précédant sa nomination en mars. L’échec de Hitto avait sérieusement entamé la crédibilité de l’opposition syrienne aux yeux de ses soutiens occidentaux.

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