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Libye : Le processus électoral en marche

Maha Salem avec agences, Mardi, 26 octobre 2021

Les premières démarches en vue de la tenue des élections en Libye doivent être entamées prochainement. Plusieurs obstacles persistent cependant.

Après des mois de doutes, l’annonce de la tenue des élections libyennes à la date prévue, suite à une conférence ministérielle internationale tenue jeudi 21 octobre à Tripoli, en présence de représentants d’une trentaine d’Etats et organisations internationales, a soulagé bien des parties.

La présidentielle aura lieu le 24 décembre et les législatives fin janvier 2022. L’inscription des candidats aux élections devrait s’ouvrir dans la première quinzaine de novembre, a déclaré, dimanche 24 octobre, Emad Al-Sayah, chef de la Haute Commission électorale nationale, précisant qu’elle commencera lorsque les préparatifs techniques et logistiques seront terminés. Les candidats à l’élection présidentielle, prévue pour le 24 décembre, devraient déclarer leurs candidatures dans les prochains jours.

Si le scrutin a effectivement lieu, il s’agira d’une avancée majeure pour la Libye, dix ans après la mort du colonel Kadhafi. Le premier ministre libyen, Abdel-Hamid Dbeibah, a appelé au respect des résultats. Le gouvernement libyen s’est engagé à respecter les résolutions de l’Onu et à « créer un environnement propice à la tenue d’élections nationales transparentes et inclusives le 24 décembre », a dit la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Al-Mangoush, en lisant le communiqué final de la conférence, dont la tenue est, selon elle, « la plus grande indication que la Libye se rétablit ».

« Pour parvenir à une transition pacifique, il faut prêter attention aux affaires sécuritaires et militaires et faire tourner la roue de l’économie libyenne ». Et d’ajouter que la conférence à laquelle ont assisté, jeudi, des représentants occidentaux, régionaux et de l’Onu était une poussée pour mettre en oeuvre le retrait des mercenaires et des forces étrangères du pays avant la tenue des élections.

Conférence internationale en novembre

Mais les défis restent nombreux. « La Libye est toujours confrontée à un certain nombre d’obstacles avant que son peuple ne puisse se rendre aux urnes, notamment des problèmes non résolus concernant les lois électorales du pays, des luttes internes occasionnelles entre les groupes armés et le profond fossé qui subsiste entre l’est et l’ouest du pays. De même, jusqu’à présent, la répartition des circonscriptions n’est pas claire », explique Dr Mohamad Aboul-Makarem, analyste au Centre des études arabes et africaines, qui dit craindre que les différends entre les candidats n’entraînent des accrochages et que les milices ne sabotent le scrutin.

Après des années de conflit armé, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en début d’année, sous l’égide de l’Onu, pour sortir le pays de la crise, mais « ce gouvernement n’a pas fait grand-chose », estime l’analyste. Plusieurs questions ne sont pas résolues, comme le départ des mercenaires. Cette question sera à l’ordre du jour lors de la conférence internationale qui se tiendra à Paris le 12 novembre.

Une conférence qui, selon le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, « permettra de donner la dernière impulsion internationale nécessaire en soutien aux élections » et qui « endossera le plan libyen de départ des forces et mercenaires étrangers et accompagnera sa mise en oeuvre, pour mettre un terme aux ingérences étrangères ». Seuls quelques départs « très modestes » ont depuis été constatés, d’après Tripoli.

Autre point à discuter, l’unification de l’armée sous un commandement unique. Car si en théorie, le pays dispose désormais d’un pouvoir unifié, la région orientale est contrôlée de facto par le maréchal Khalifa Haftar, lui-même candidat probable à la présidentielle. Et aucune annonce sur une réunification de l’armée n’a été faite.

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