Le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies a décidé, jeudi 27 mai, de créer d’urgence une commission d’enquête internationale indépendante sur les violations qui auraient été commises dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et en Israël, lors des récents affrontements entre le Hamas et Israël. Cette commission enquêtera précisément sur « les violations et abus présumés du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme avant et depuis le 13 avril 2021 ». La demande d’enquête émane du Pakistan en tant que coordinateur de l’Organisation de la coopération islamique, des autorités palestiniennes et de la Haute Commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. Plus tôt, cette dernière avait soutenu devant le Conseil, réuni en session extraordinaire, que les récentes frappes israéliennes sur Gaza peuvent constituer des crimes de guerre « s’il s’avère » que les civils ont été touchés « sans distinction ». Elle avait indiqué ne pas avoir vu de preuve de la présence de groupes armés ou d’action militaire dans des bâtiments visés par Israël à Gaza, l'une des justifications de l’Etat hébreu pour les détruire. Michelle Bachelet avait également souligné que les tirs de milliers de roquettes du mouvement islamiste palestinien Hamas « ne font pas de distinction entre les objets militaires et civils, et leur utilisation constitue donc une violation manifeste du droit humanitaire international ». Du 10 au 21 mai, 254 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts. Le Hamas a « salué » la décision du Conseil des droits de l’homme, l’Autorité palestinienne y voit « un pas en avant » dans la protection des droits humains des Palestiniens. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, qui s’est adressé à l’assemblée en ligne, a accusé Israël d’avoir instauré « un régime d’apartheid basé sur l’oppression du peuple palestinien » et son « déplacement forcé ». En revanche, Israël a dénoncé une enquête « honteuse » qui « encourage les terroristes dans le monde entier ».
La portée de la résolution dépasse largement le récent conflit. Le texte demande que la commission étudie « toutes les causes profondes des tensions récurrentes, de l’instabilité et de la prolongation du conflit, y compris la discrimination et la répression systématiques fondées sur l’appartenance nationale, ethnique, raciale ou religieuse ».
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