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Un nouveau regard sur la question migratoire

Amira Doss, Dimanche, 05 janvier 2020

Le premier Forum mondial sur les réfugiés organisé par l’Onu fin 2019 a été l’occasion de revoir l’approche par laquelle ce phénomène est géré et de tenter de trouver des réponses plus globales à ces mouvements de populations.

Un nouveau regard sur la question migratoire
Le besoin d'une nouvelle approche pour répondre au défi migratoire est urgent.

L’Onu a organisé à Genève, en décembre dernier, le premier Forum mondial sur les réfugiés. Un forum qui est intervenu un an après l’approbation par l’Assemblée générale des Nations-Unies du Pacte mondial sur les réfugiés, mais également au terme d’une décennie tumultueuse et agitée en termes de niveaux de déplacements, et durant laquelle le nombre de réfugiés à travers le monde a doublé. Aujourd’hui, une nouvelle vision et un nouveau débat sont entretenus, marqués par des appels en faveur d’un partage plus équitable de cette cause, pour mieux accueillir ces réfugiés, équilibrer leur répartition, parvenir à une réponse collective à cette crise, instaurer un cadre de travail visant à l’appel à des solutions durables aux situations de réfugiés. Parmi les sujets abordés : l’allégement de la charge reposant sur les pays d’accueil, le renforcement de l’autonomie des réfugiés, l’élargissement de l’accès aux solutions dans les pays tiers, et l’amélioration des conditions dans les pays d’origine pour rendre possible leur retour en sécurité et en dignité. Mais, le plus important constat de ce forum a été que la gestion de ce phénomène ne peut être possible sans coopération internationale. Personne ne peut gérer, seul, les défis liés à ces déplacements de populations.

Enjeu planétaire

D’après le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR), le monde compte aujourd’hui 70 millions de réfugiés et 258 millions de personnes déplacées. C’est la plus importante crise depuis la Seconde Guerre mondiale. 60% d’entre eux sont accueillis par 10 pays seulement à travers le monde. Trois pays génèrent à eux seuls la moitié des réfugiés du monde entier, la Syrie avec 4,9 millions, l’Afghanistan avec 2,7 millions et la Somalie avec 1,1 million. La notion du réfugié climatique introduite en 1985 a forcé des milliers d’individus à quitter leurs lieux de vie. Un enjeu planétaire urgent qui exige un changement de vision à l’égard de ce phénomène.

Aujourd’hui, la communauté internationale semble avoir réalisé qu’il est temps d’assumer collectivement ce rôle et qu’il faut une nouvelle approche pour répondre à ce flux migratoire complexe. Souvent dépeints comme un fardeau énorme aux Etats qui les accueillent, une nouvelle perspective tente de les voir autrement. Ces mouvements de populations peuvent être porteurs de nombreux rêves et de nouvelles idées. Une perspective selon laquelle ces flux peuvent être une chance plutôt qu’une menace. Car, derrière les chiffres, se cachent des individus qui ne veulent rien de plus et ne méritent rien de moins qu’une vie digne .

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