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Trump sûr de lui malgré tout

Maha Salem avec agences, Mardi, 24 décembre 2019

A moins de 11 mois de la présidentielle, le président américain Donald Trump a été mis en accusation lors d'un vote au Congrès synonyme de procès en destitution. Sa survie n'est cependant pas menacée.

Trump

Devenu le troisième président des Etats-Unis formellement mis en accusation au Congrès, Donald Trump reste pourtant sûr de lui. Mercredi 19 décembre, la Chambre des représentants, dominée par les démocrates, s’est prononcée en faveur de l’impeachment du milliardaire républicain de 73 ans pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès. Donald Trump est accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine, en proie à un conflit avec la Russie, en gelant une aide militaire cruciale pour obtenir qu’elle annonce des enquêtes anticorruption contre l’ancien vice-président, Joe Biden, et son fils Hunter, ex-membre du conseil d’ad­ministration d’une entreprise gazière ukrainienne. Des accusations qu’il rejette en bloc. Selon la Constitution, il appartient désormais au Sénat de juger Donald Trump, sans doute en janvier 2020. Les républicains, qui contrôlent la Chambre haute, ont la ferme intention d’acquitter leur prési­dent. « Le président a confiance dans le Sénat pour rétablir l’ordre », a réagi dans la foulée la Maison Blanche en ajoutant qu’« il est prêt pour les prochaines étapes et a confiance dans le fait qu’il sera totalement discul­pé ».

Selon les analystes en effet, il y a peu de chances pour que Trump soit destitué. « Ces accusations n’ont pas d’influence sur l’avenir du président américain et ne vont pas empêcher sa candidature aux élections de novembre 2020. Trump table sur ses prouesses économiques, et c’est ce qui importe le plus aux Américains », explique Dr Mona Soliman, profes­seure de sciences politiques à l’Uni­versité du Caire.

Mais les débats et le résultat ont reflété la division extrême de la classe politique et, par-delà, du pays face à ce président qui, depuis trois ans, casse tous les codes et alimente toutes les controverses : la quasi-totalité des démocrates, majoritaires à la Chambre basse du parlement, ont approuvé son renvoi en procès, quand tous les répu­blicains s’y sont opposés.

« 100 % de voix républicaines. C’est de ça que les gens parlent. Les républicains sont unis comme jamais ! », s’est enthousiasmé Donald Trump, qui a su rallier à lui un parti plutôt hostile lors de son entrée fra­cassante en politique. « Trump est sûr du soutien de son parti », estime Mona Soliman. Cette unité, Trump veut en faire une force au moment d’affronter un procès potentiellement humiliant et, surtout, de mener cam­pagne pour sa réélection lors de la présidentielle de novembre 2020.

Dans ce processus bien plus poli­tique que judiciaire, un nouveau bras de fer s’engage donc pour fixer les règles du futur procès. La présidente démocrate de la Chambre des repré­sentants, Nancy Pelosi, a laissé entendre qu’elle pourrait ne pas trans­mettre immédiatement au Sénat les deux articles de loi mettant en accusa­tion Donald Trump. Son geste est interprété comme une volonté de faire pression sur les républicains pour qu’ils acceptent, notamment, de convoquer certains témoins-clés. Mais pour les républicains, la procé­dure de destitution est « une blague absolue, une supercherie, qui ne s’ap­puie sur aucun fait et est motivée par l’aversion des démocrates pour un président qui brise les codes ».

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