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Excès de fièvre à Gaza

Mardi, 07 mai 2019

C’est un scénario que l’on a déjà vécu plus d’une fois. Quelques tirs de roquettes lancés depuis la bande de Gaza sur Israël, une riposte démesurée de la part de l’Etat hébreu qui lance une campagne de raids aériens sur le territoire occupé et qui ferme tous les points de passage avec Gaza.

Excès de fièvre à Gaza
(Photo : Reuters)

Des victimes civiles, et des menaces de part et d’autre d’accélérer la cadence, suivies d’une annonce d’un cessez-le-feu qui, comme les précédents, s’annonce fragile. Car si les Palestiniens ont dit avoir accepté, dans la nuit de dimanche 5 à lundi 6 mai, un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, aucune confirmation n’a été obtenue du côté israélien qui se garde généralement de corroborer de telles trêves. Juste avant cette annonce, la tension était à son comble. Le Djihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a revendiqué le lancement d’une partie des roquettes et s’est dit prêt à poursuivre les tirs.

L’aviation israélienne, de son côté, a dit avoir ciblé 120 positions du Hamas et du Djihad islamique, dont de nombreuses bases et un tunnel du Djihad islamique destiné à mener des attaques en territoire israélien, selon des sources militaires. L’armée a également dit avoir détruit à Gaza un bâtiment abritant, selon elle, les services de renseignements militaires et les services de sécurité généraux du Hamas, alors que des résidents du quartier ont, eux, affirmé que l’immeuble de plusieurs étages abritait les locaux de l’agence de presse étatique turque Anadolu, une information confirmée par la Turquie qui a « condamné fermement » le raid et dénoncé une « agressivité sans bornes ».

Cet accès de violence rappelle l’immense difficulté de faire respecter la trêve négociée fin mars entre le Hamas et Israël à Gaza. Un accord entre les deux parties avait pourtant permis d’instaurer un calme fragile. Côté israélien, deux facteurs pourraient pousser à tenter de calmer le jeu : les négociations en cours pour former une coalition gouvernementale après la victoire de Benyamin Netanyahu aux élections et l’Eurovision prévu à Tel-Aviv mi-mai. Mais il y a aussi la célébration de la Nakba, soit de la création de l’Etat d’Israël le 15 mai. L’année dernière, la Nakba avait donné lieu à un mouvement de protestation, les marches du retour, dans lesquelles 195 personnes ont été tuées.

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