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En quête de premier ministre

Maha Salem avec agences, Mardi, 25 juin 2013

Le premier ministre, Rami Hamdallah, a présenté cette semaine sa démission pour protester contre la limitation de ses pouvoirs, laissant les autorités une fois de plus dans la confusion.

Trois semaines après sa nomination, le premier ministre, Rami Hamdallah, a démissionné et le président, Mahmoud Abbas, n’est pas parvenu à le faire revenir sur sa décision. L’Autorité palestinienne est ainsi plongée dans une nouvelle crise.

Cette annonce de Hamadallah fait suite à une série de négociations avec le président palestinien. La démission du premier ministre, nommé le 2 juin, a surpris les Autorités palestiniennes. Hamdallah a justifié sa décision par le fait qu’il était « frustré par le partage des pouvoirs avec les deux vice-premiers ministres imposés par le président ». Le porte-parole du président, Nabil Abou-Roudeina, a confirmé la démission dans un communiqué, ajoutant que Abbas avait demandé au premier ministre démissionnaire de continuer à expédier les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement. « Le président Abbas a rejeté les conditions posées par le premier ministre pour rester », a affirmé le communiqué. Selon les analystes, Hamadallah a une forte personnalité et n’accepte pas les compromis. « Les prérogatives du premier ministre ont été limitées après la démission de l’ancien premier ministre, Sallam Fayyad, et il était difficile qu’une personne comme Hamdallah accepte d’être une marionnette. Il voulait assumer ses responsabilités », explique Sobhi Essilah, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire. Hamdallah avait suspendu sa démission après un premier entretien, réclamant « des compétences claires et définies pour lui en tant que chef du gouvernement et pour ses vice-premiers ministres conformément à la loi, afin d’éviter les conflits et les empiétements sur les prérogatives de chacun ». Il était encadré dans le gouvernement, formé le 6 juin, par deux vice-premiers ministres, le député Ziad Abou-Amr et Mohammad Moustapha, président du Fonds d’investissement de Palestine et conseiller économique du président, en charge des questions économiques. Ce qui a mis le feu aux poudres c’est le mandat donné à Mohammad Moustapha par le président Abbas pour signer des accords avec la Banque mondiale, alors que cela faisait partie des prérogatives de l’ancien premier ministre, Sallam Fayyad, économiste plébiscité par la communauté internationale.

En première réaction, le Hamas au pouvoir à Gaza, a annoncé dans un communiqué que « cet épisode traduit le déclin de l’Autorité palestinienne. La démission de Hamdallah reflète la profondeur de la crise des institutions au sein de l’Autorité palestinienne, en raison de l’existence de plusieurs centres de pouvoir et de conflits autour des prérogatives ». « C’est la principale raison de la poursuite des divisions et du blocage de la réconciliation », a assuré le Hamas, tout en appelant à appliquer toutes les clauses de l’Accord du Caire, y compris la formation d’un gouvernement d’entente nationale.

Connu comme étant solide et intègre, Hamdallah jouit d’un grand respect dans les cercles officiels palestiniens. Dès sa nomination, il avait formé le voeu de s’effacer rapidement, dès que le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, parviennent à former un exécutif de transition non partisan, attendu d’ici le 14 août. Lors d’une réunion au Caire le 14 mai, le Fatah et le Hamas s’étaient donné 3 mois pour appliquer les principales clauses de leurs accords de réconciliation, prévoyant que les gouvernements rivaux cèdent la place à un exécutif de transition non partisan chargé d’organiser des élections.

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