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Sultane Al-Homaïd : L’accord de Stockholm est un signal que la guerre au Yémen est sur le point de s’achever

Osman Fekry, Mardi, 18 décembre 2018

Dans un entretien accordé à Al-Ahram Hebdo, l’éditorialiste saoudien Sultane Al-Homaïd, membre de l’Association des hommes de médias saoudiens, s’exprime sur les acquis des pourparlers de Stockholm.

Sultane Al-Homaïd

Al-Ahram Hebdo: L’Arabie saoudite considère-t-elle que les résultats des pour­parlers en Suède pour la paix au Yémen sont satisfaisants et dans l’intérêt du peuple yéménite ?

Sultane Al-Homaïd : Effectivement, les pourparlers inter-yéménites qui ont eu lieu à Stockholm sont assez satisfaisants. Mais le plus important, c’est que les Houthis tiennent leurs promesses. Ce sont les victoires consécu­tives réalisées par les forces de la coalition arabe, les forces légitimes et la résistance qui ont poussé les Houthis à s’installer à la table des négociations. Notre objectif est de libérer tous les territoires yéménites et de réinstaurer la légitimité, ce qui signifie le retrait des Houthis, le dépôt de leurs armes ainsi que la fin de l’ingérence iranienne au Yémen et dans toute la région du Proche-Orient. Nous consi­dérons que l’accord de Stockholm sur un ces­sez-le-feu est un résultat naturel de l’avancée réalisée par les forces légitimes dans la guerre au Yémen et visant à couper la voie à l’avance­ment des Houthis, appuyés par l’Iran en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden. Par consé­quent, la stabilité gagnera la région du détroit de Bab Al-Mandab. Tout le monde sait que les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban sont des régimes financés par l’Iran pour disposer d’un pouvoir et d’une hégémonie dans la région. Or, il est inacceptable de laisser l’Iran reproduire l’exemple du Hezbollah au Yémen à travers les Houthis. L’Arabie saoudite considère que la sta­bilité du Yémen est cruciale pour la région. Il est donc dans son intérêt de travailler pour rétablir cette stabilité et mettre fin aux crimes contre l’humanité commis par les Houthis dans ce pays.

— Quelle est l’impor­tance stratégique de la ville portuaire de Hodeida pour le Yémen, la région arabe et la mer Rouge ?

— La reprise du port de Hodeida par les forces légi­times sous la supervision des Nations-Unies met fin au soutien iranien attri­bué aux rebelles et aux milices houthies. L’accord de Stockholm est un signal que la guerre au Yémen est sur le point de s’achever et que la légitimité au Yémen prendra le des­sus. C’est pour cela que l’Arabie saoudite tient à former une entité des Etats de la mer Rouge et du Golfe d’Aden, afin d’empêcher toute ingérence iranienne dans la région. Le port de Hodeida est le plus important de toute la région, donc l’initiative du roi Salman visant à former cette entité permettra de renforcer la lutte contre les violations commises par les rebelles soutenus par l’Iran en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden, ainsi que de garantir la stabilité dans le détroit de Bab Al-Mandab et dans toute la région.

— Quel est le rôle du prince héritier Mohamad bin Salman concernant la réussite des pourparlers, en Suède, pour la paix et l’ac­cord de Hodeida ? Et quelle est l’importance de cet accord ?

— Le prince héritier a per­sonnellement déployé de grands efforts pour la réussite des pourparlers. L’importance de l’accord revient aux développements sur le terrain concernant la ville portuaire et l’acceptation des Houthis de se retirer de la ville. C’est la première fois dans l’histoire du conflit au Yémen que les Houthis acceptent de se retirer d’une région aussi importante. La résolution 2 216 se concentre sur le retrait des rebelles et le déploiement des forces du gouvernement légitime dans les régions entourant la ville, ce qui constitue un tournant dans l’histoire du conflit. L’essentiel maintenant est de s’assurer que le port fonctionne correctement, afin de garantir l’acheminement de l’aide humanitaire pour des millions de Yéménites. L’Arabie saoudite soutient la transition pacifique du pouvoir et tous les efforts visant à réaliser la stabilité et accueille favorablement toute médiation internationale ainsi que les accords pour régler les différends entre le gouverne­ment yéménite et les rebelles. Chose que ces derniers avaient auparavant refusée. Aujourd’hui, après toutes les opérations mili­taires qui ont constitué une base pour des pourparlers sérieux, ils sont prêts à négocier.

— Quels sont les plus importants méca­nismes d’application de l’accord de Stockholm ?

— Il est prévu de former un comité chargé de superviser le redéploiement des forces yémé­nites à Hodeida sous la supervision des Nations-Unies, et les autorités locales assume­ront la responsabilité de la gestion de la ville conformément aux lois yéménites. Le comité assumera également la mission de déminer la ville et le port. L’accord stipule par ailleurs que tous les revenus des ports de Hodeida, d’Al-Salif et de Ras Isa soient déposés auprès de la Banque Centrale du Yémen à travers sa filiale à Hodeida, afin de verser les salaires des employés du service civil dans le gouvernorat de Hodeida et partout au Yémen.

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