
En attendant Genève-2, les combats se poursuivent avec la même intensité.(Photo: Reuters)
Un pouvoir intransigeant, une opposition divisée et une communauté internationale impuissante et également divisée. Un cocktail qui ne promet pas des lendemains heureux en Syrie. L’avenir du pays est donc une fois de plus hypothéqué, au moins jusqu’à la tenue de la conférence internationale dite Genève-2, dont l’organisation fait face à de nombreux obstacles. Pour le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, cette conférence de «
la dernière chance » ne pourra pas avoir lieu avant juillet prochain, le délai de juin étant «
trop court ». «
Il faut que l’opposition désigne ses représentants, ça va prendre un peu de temps, il faut qu’on se mette d’accord sur l’ordre du jour », a-t-il souligné dimanche dernier au
Grand rendez-vous sur
Europe 1/I-télé/Le Parisien. «
On travaille pour qu’elle ait lieu », a-t-il assuré, mais «
il faut que ce soit préparé ». Et les préparatifs se font tant bien que mal. Une réunion regroupant les Nations-Unies, les Etats-Unis et la Russie est prévue ce mercredi à Genève pour préparer la conférence. Mais le plus dur reste à convaincre l’opposition d’y participer. Pour le moment, elle continue à exiger au préalable le départ du président Bachar Al-Assad et l’arrêt des combats, particulièrement ceux impliquant le
Hezbollah libanais aux côtés de l’armée à Qousseir. Justifiant ces conditions, elle a déclaré : «
Assad ne respectera pas les efforts en vue d’un accord et les utilisera pour gagner plus de temps en vue de détruire, tuer et terroriser ». De son côté, le régime a donné son accord de principe pour participer à cette conférence, mais le président syrien a réitéré sa volonté de rester au pouvoir jusqu’aux élections prévues en 2014, voire de se représenter à la présidentielle.
Comment donc parvenir à un compromis face à ces exigences diamétralement opposées ? La tâche de la communauté internationale s’annonce difficile, voire impossible. D’autant plus que l’unanimité n’est pas de mise parmi les acteurs internationaux. Le sommet de l’Union Européenne (UE) et de la Russie, tenu lundi et mardi derniers à Ekaterinbourg (Russie), a été assombri par la crise syrienne : la levée de l’embargo européen sur les armes à destination des rebelles syriens déplaît à Moscou, alors la livraison d’armes russes à Damas est vue d’un mauvais oeil par l’UE. A ce sujet, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, a été loin, suggérant que l’initiative européenne déliait les mains de Moscou pour ses propres livraisons d’armes au régime de Damas. « Toute décision est à double tranchant. Si l’une des parties lève les restrictions, alors l’autre partie peut considérer qu’elle n’est plus tenue d’observer les obligations prises auparavant », a-t-il martelé.
Ce qui explique les déclarations de Paulo Pinheiro, président de la commission d’enquête internationale et indépendante de l’Onu sur la Syrie, qui a estimé que ce pays était désormais plongé dans « un confit régionalisé et même internationalisé ».
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