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La « dernière chance » reportée

Abir Taleb avec agence, Mardi, 04 juin 2013

Pour mettre fin au conflit syrien, une réunion Onu-Etats-Unis-Russie se tient ce mercredi pour préparer Genève-2 au moment où les positions des belligérants semblent inconciliables.

Syrie
En attendant Genève-2, les combats se poursuivent avec la même intensité.(Photo: Reuters)

Un pouvoir intransi­geant, une opposi­tion divisée et une communauté inter­nationale impuissante et égale­ment divisée. Un cocktail qui ne promet pas des lendemains heu­reux en Syrie. L’avenir du pays est donc une fois de plus hypo­théqué, au moins jusqu’à la tenue de la conférence internationale dite Genève-2, dont l’organisa­tion fait face à de nombreux obstacles. Pour le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, cette conférence de « la dernière chance » ne pourra pas avoir lieu avant juillet prochain, le délai de juin étant « trop court ». « Il faut que l’opposition désigne ses représentants, ça va prendre un peu de temps, il faut qu’on se mette d’accord sur l’ordre du jour », a-t-il souligné dimanche dernier au Grand ren­dez-vous sur Europe 1/I-télé/Le Parisien. « On travaille pour qu’elle ait lieu », a-t-il assuré, mais « il faut que ce soit prépa­ré ». Et les préparatifs se font tant bien que mal. Une réunion regroupant les Nations-Unies, les Etats-Unis et la Russie est prévue ce mercredi à Genève pour pré­parer la conférence. Mais le plus dur reste à convaincre l’opposi­tion d’y participer. Pour le moment, elle continue à exiger au préalable le départ du prési­dent Bachar Al-Assad et l’arrêt des combats, particulièrement ceux impliquant le Hezbollah libanais aux côtés de l’armée à Qousseir. Justifiant ces condi­tions, elle a déclaré : « Assad ne respectera pas les efforts en vue d’un accord et les utilisera pour gagner plus de temps en vue de détruire, tuer et terroriser ». De son côté, le régime a donné son accord de principe pour partici­per à cette conférence, mais le président syrien a réitéré sa volonté de rester au pouvoir jusqu’aux élections prévues en 2014, voire de se représenter à la présidentielle.

Comment donc parvenir à un compromis face à ces exigences diamétralement opposées ? La tâche de la communauté interna­tionale s’annonce difficile, voire impossible. D’autant plus que l’unanimité n’est pas de mise parmi les acteurs internationaux. Le sommet de l’Union Européenne (UE) et de la Russie, tenu lundi et mardi derniers à Ekaterinbourg (Russie), a été assombri par la crise syrienne : la levée de l’embargo européen sur les armes à destination des rebelles syriens déplaît à Moscou, alors la livraison d’armes russes à Damas est vue d’un mauvais oeil par l’UE. A ce sujet, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, a été loin, sug­gérant que l’initiative euro­péenne déliait les mains de Moscou pour ses propres livrai­sons d’armes au régime de Damas. « Toute décision est à double tranchant. Si l’une des parties lève les restrictions, alors l’autre partie peut considérer qu’elle n’est plus tenue d’obser­ver les obligations prises aupa­ravant », a-t-il martelé.

Ce qui explique les déclara­tions de Paulo Pinheiro, prési­dent de la commission d’enquête internationale et indépendante de l’Onu sur la Syrie, qui a estimé que ce pays était désormais plon­gé dans « un confit régionalisé et même internationalisé ».

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