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Timides tentatives pour contrer Israël

Abir Taleb avec agences, Lundi, 11 juin 2018

Une réunion d’urgence de l’Assemblée générale de l’Onu sur la situation à Gaza est prévue ce mercredi pour voter une résolution condamnant Israël. Mais cette réunion, dont les décisions sont non contraignantes, risque de ne rien changer.

Timides tentatives pour contrer Israël
Les tensions se poursuivent dans la bande de Gaza. (Photo : AFP)

Face à la poursuite des tensions dans la bande de Gaza et à l’impuissance du Conseil de sécurité de l’Onu où les veto américains bloquent toute résolution défendant les Palestiniens, c’est vers l’Assemblée générale de l’Onu que l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et la Ligue arabe se sont tournées. Les deux organisations ont appelé à une réunion d’urgence à l’Assemblée générale après les nouveaux affrontements meurtriers survenus entre les manifestants palestiniens et les soldats israéliens à la frontière avec la bande de Gaza vendredi 8 juin. La réunion doit se tenir ce mercredi. Au cours de cette session, un vote devrait être demandé sur une résolution condamnant Israël sur le modèle de celle qui avait vu, il y a plus d’une semaine, les Etats-Unis utiliser leur droit de veto au Conseil de sécurité, selon des diplomates. Mais si à l’Assemblée générale il n’y a pas de veto, les résolutions qu’elle adopte n’ont pas de valeur contraignante, à la différence des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité. C’est-à-dire que c’est un vote pour la forme, sans plus.

Et pourtant, comble de la provocation, l’ambassadeur israélien à l’Onu, Danny Danon, a critiqué la session spéciale annoncée. « Il est regrettable qu’au lieu de condamner les terroristes du Hamas, certains pays cherchent à satisfaire leurs besoins politiques intérieurs en dénigrant Israël aux Nations-Unies », a-t-il dit.

En effet, les nouveaux rassemblements organisés dans la bande de Gaza, aux abords des clôtures délimitant la frontière entre l’enclave palestinienne et l’Etat hébreu, vendredi 8 juin, à l’occasion du dernier vendredi du Ramadan et dans le cadre de la « Marche du retour », et au cours desquels 4 Palestiniens ont été tués et 500 autres ont été blessés, étaient organisés à l’appel notamment du Hamas et du Djihad islamique, des groupes terroristes pour l’Etat hébreu. Prétexte utilisé par Israël pour répondre par la force. Pourtant, faut-il le rappeler, depuis le 30 mars, aucun soldat israélien n’a été blessé au cours des manifestations de la marche, pas plus que le moindre civil. Et que, côté palestinien, depuis le 30 mars, le bilan total s’élève à plus de 120 morts et 3700 blessés par balles.

Propagande israélienne

Selon l’armée israélienne, quelque 10000 personnes se sont rassemblées le long de la clôture. Le Hamas estime, quant à lui, qu’il y aurait eu « au moins 70000 manifestants », loin du million de manifestants promis, justifiant que le nombre est moins important que prévu à cause de la période d’examens. Le comité national organisateur de ces rassemblements avait prévu un grand rassemblement le 5 juin, mais il a finalement décidé de mobiliser la population un vendredi, après la prière de la mi-journée. D’autant que le 8 juin correspondait au jour d’Al-Qods, rendez-vous annuel instauré par Téhéran et suivi d’ordinaire uniquement par le Hezbollah libanais et le Djihad islamique, la plus « iranienne » des factions palestiniennes. Ce qui a été exploité par les Israéliens, qui ont laissé entendre que le mouvement est téléguidé par l’Iran, pour dissuader certains Palestiniens de le joindre. Entre cette propagande israélienne, les dissensions interpalestiniennes, le silence et l’impuissance internationaux ainsi que l’absence de véritable perspective pour ce mouvement, au-delà des rendez-vous réguliers, ce dernier risque de s’estomper. Au grand bonheur d’Israël.

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