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Syrie: Alep tente de s'organiser

Maha Salem avec agences, Mardi, 05 mars 2013

L’opposition a supervisé l’élection d’un conseil provincial pour les zones contrôlées par la rébellion autour d’Alep. Complexe et basé en Turquie, le scrutin est surtout une manière de mettre fin aux initiatives individuelles.

Pour la première fois, Ahmed Moaz Al-Khatib a effectué une visite en Syrie en tant que chef de l’opposition, se rendant dans la région d’Alep (nord) sous contrôle de la rébellion. Al-Khatib a précisé qu’il s’est entretenu durant sa visite avec des « responsables des conseils locaux, des militants engagés dans la révolution, des membres des tribunaux islamiques et qu’il a également visité un camp de l’Armée Syrienne Libre » (ASL).

Coïncidant avec cette visite, les opposants au président syrien Bachar Al-Assad ont voté dimanche en Turquie pour élire les 29 membres d’un conseil provincial destiné à gérer les zones contrôlées par la rébellion dans la province d’Alep (nord), selon les organisateurs et les participants.

« Pour la première fois, Alep va avoir un conseil provincial élu librement. Nous espérons que l’ensemble de la Syrie aura des élections libres bientôt », a déclaré à l’AFP Yehia Naanaa, candidat pour la ville de Hreitan, détruite par les bombes. Ce vote a eu lieu dans la ville turque de Gaziantep, non loin de la frontière, où le vote s’est tenu en raison du danger dans la province d’Alep, théâtre de combats quotidiens.

Les larges zones sous contrôle rebelle sont toujours sous la menace de raids aériens. Dans cette région très commerçante avant le conflit, infrastructures et bâtiments ont subi d’importantes destructions et les habitants manquent désormais d’eau, d’électricité et de farine. « Le principal objectif du conseil provincial sera de gérer les affaires administratives pour les civils et aussi d’assurer la protection des infrastructures, de l’irrigation et des institutions publiques, pour que la vie politique puisse reprendre après la chute d’Assad », a expliqué Abdel-Rahman Al-Hajj, un responsable du Conseil national syrien, principale composante de la Coalition de l’opposition.

La procédure de vote est complexe, avec une division de la province en cinq districts. Les membres du conseil provincial sont choisis par environ 240 membres de la commission électorale, en général des responsables locaux de l’opposition mandatés par les habitants.

Le vote en Turquie n’empêchera pas le futur conseil d’être basé en Syrie. « La création d’un conseil provincial signifie qu’à partir de maintenant, les affaires civiles vont être organisées à un niveau institutionnel, plutôt que par des militants de manière individuelle », a expliqué Abdel-Rahman Al-Hajj. Partageant le même avis, Abou-Omar, un militant anti-régime et habitant de la province d’Alep, s’est dit heureux que le vote ait lieu : « C’est la première fois de ma vie que je suis témoin d’une élection dans laquelle je ne sais pas qui va gagner. Ici, personne ne peut faire pression sur quiconque pour choisir un candidat ».

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