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En Iraq, les dernières tentatives de l’EI

Maha Salem avec agences, Lundi, 14 novembre 2016

Les différentes forces combattant l'EI à Mossoul conjuguent leurs efforts pour encercler les djihadistes. La résistance de Daech est cependant importante, de quoi laisser prévoir que la libération de la ville ne se fera pas de sitôt.

En Iraq, les dernières tentatives de l’EI
Les forces anti Daech intensifient leurs attaques sur Moussel. (Photo:AFP)

Cela fait déjà un mois qu’a été lancée la bataille de Mossoul, et la libération de la ville iraqienne des mains de l’Etat Islamique (EI) se fait toujours attendre. Et la reprise totale de Mossoul ne devrait pas intervenir avant des semaines, voire des mois. Cette semaine, les forces d’élite iraqiennes ont intensifié leur offensive en menant d’intenses combats contre les djihadistes dans l’est de la ville. « Les combats sont intenses. Nous essayons de fortifier nos positions à Arbajiyah », a déclaré le lieutenant-colonel Muntadhar Salem, des unités d’élite du contre-terrorisme (CTS), en référence à un quartier dans l’est. Selon un autre commandant de ces forces d’élite, Ali Hussein Fadhel, les djihadistes résistent avec des attaques suicide, des voitures piégées et en disséminant des explosifs dans les maisons et immeubles. L’EI a également mis en place un vaste réseau de tunnels souterrains pour mener une guérilla urbaine. Ils utilisent aussi les civils comme boucliers humains. Selon l’Onu, l’EI a exécuté cette semaine au moins 60 civils à Mossoul et dans ses environs. De quoi donner lieu à un risque humanitaire sérieux : les combats poussent de nombreux civils à fuir. Plus de 47 000 personnes ont été déplacées en Iraq depuis le lancement de cette vaste offensive sur Mossoul, et les travailleurs humanitaires craignent d’importants déplacements de population au fur et à mesure que les forces iraqiennes progressent dans la ville.

« On savait d’avance, avant même le début des combats, que la reprise de Mossoul prendrait des mois. Il était prévisible que les djihadistes multiplient leurs actes de vengeance en trouvant de nouveaux moyens de se défendre. Mais s’ils mènent des combats de plus en plus féroces, c’est parce qu’ils savent que leur fin s’approche. Donc, ils essayent de détruire les villes et leurs infrastructures », explique Dr Sameh Rached, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire.

Selon l’expert, Daech souffre cependant d’un manque de financement à l’heure actuelle. « Ils sont étouffés et assiégés. L’année 2017 sera sans l’EI, en Syrie et en Iraq. La communauté internationale exerce de fortes pressions sur toutes les parties pour isoler Daech, alors elle aide tous les camps à mener des combats dans toutes les directions. Ce qui fait que les djihadistes sont actuellement encerclés et les combats sont féroces ».

La situation sur le terrain reflète en effet cette analyse. Au nord et à l’est de Mossoul, les combattants kurdes, les Peshmergas, ont repris à l’EI plusieurs villes et villages. Au sud, l’armée iraqienne a également progressé et se trouve près de la cité antique de Nimrod, à une trentaine de kilomètres de Mossoul. Sur le front ouest, une coalition de milices, pour la plupart chiites, mène aussi des combats contre l’EI, notamment pour couper l’axe de ravitaillement des djihadistes avec Raqqa, leur « capitale » en Syrie voisine. Quant à cette dernière, la force arabo-kurde soutenue par la coalition internationale anti-djihadistes a lancé le 5 novembre une offensive dans la province de Raqqa afin d’isoler la ville. Depuis, les avions de la coalition bombardent sans relâche des positions de l’EI au nord de Raqqa.

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