Samir Kantar, une personnalité du Hezbollah libanais incarcérée pendant près de 30 ans en Israël, a été tué dans un raid israélien près de Damas, a annoncé dimanche la formation chiite, dont les hommes combattent aux côtés du régime de Bachar Al-Assad. Selon le Hezbollah, Kantar « a été tué (...) dans le bombardement par des avions de l’ennemi sioniste d’un immeuble résidentiel à Jaramana », une ville druzo-chrétienne de la banlieue de Damas. Le Libanais avait passé 28 ans derrière les barreaux en Israël, avant d’être libéré en 2008 dans le cadre d’un échange entre le Hezbollah et l’Etat hébreu. Peu après sa libération, un haut responsable de la sécurité israélienne avait toutefois averti que Kantar restait une « cible pour Israël ».

Sans reconnaître officiellement sa responsabilité ni revendiquer le raid, Israël s’est félicité du décès du Libanais âgé de 54 ans, la ministre de la Justice israélienne, Ayelet Shaked, se disant « heureuse » d’avoir appris la mort d’une figure du Hezbollah libanais. En ajoutant que Samir Kantar est un « archi-terroriste », qui avait « continué ses activités terroristes depuis sa libération ».

Mais pourquoi maintenant ? Un ami de la famille, qui n’a pas voulu être identifié, a indiqué à l’AFP que Kantar s’était rendu en Syrie après l’annonce par le chef du Hezbollah, en avril 2013, que sa formation participait aux combats contre les rebelles.

Cibles non précisées

D’un côté, cet assassinat risque donc d’alimenter les tensions entre le Hezbollah et Israël. Au lendemain de la mort de Samir Kantar, l’armée israélienne a déclaré dimanche avoir tiré des obus sur des cibles non précisées dans le sud du Liban, après la chute de roquettes en provenance du pays voisin sur le nord d’Israël. « Les forces de défense israéliennes ont riposté avec des tirs d’artillerie (... ) après que des roquettes en provenance du Liban-Sud sont tombées plus tôt sur Israël », indique l’armée dans un communiqué. Plus tôt, l’agence officielle libanaise avait fait état du tir depuis Israël de neuf obus d’artillerie sur le sud du Liban.

De l’autre, il alimente une fois de plus la polémique sur le rôle du Hezbollah en Syrie. C’est en effet depuis 2013 que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, reconnaît officiellement pour la première fois l’engagement de ses troupes en Syrie. Selon les estimations, ils seraient quelque 1 200 combattants libanais du Hezbollah à affronter les rebelles en Syrie.

Au début de 2015, Hassan Nasrallah avait affirmé que son mouvement ne voulait pas d’une nouvelle guerre avec Israël, mais qu’il n’en avait pas peur et n’excluait pas désormais de riposter « n’importe où ». Ce qui laisse tous les scénarios ouverts .