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Syrie: L’opposition reconnue internationalement

Maha Salem avec agences, Lundi, 17 décembre 2012

La Coalition de l’opposition syrienne a reçu le soutien de plusieurs pays arabes et occidentaux opposés au régime de Damas. Un soutien de poids.

« Les participants reconnaissent la Coalition nationale (syrienne) comme le représentant légitime du peuple syrien », a annoncé le document adopté par le groupe des Amis du peuple syrien, réunissant des pays arabes et occidentaux opposés au régime de Damas. Durant une réunion à Marrakech, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a exhorté tous les pays à effectuer individuellement cette démarche : « Nous le faisons globalement, mais il faut que chacun de nous, dans son pays, si ça n’a pas déjà été fait, le fasse ». Le texte adopté ajoute que Bachar Al-Assad a perdu toute légitimité et devrait renoncer (au pouvoir) afin de permettre le déclenchement d’un processus politique de transition.

Menaçant le régime, le document prévient Damas que l’utilisation d’armes chimiques entraînerait une réponse sévère de la communauté internationale, sans autre détail. Le groupe, qui se retrouve pour la quatrième fois au niveau ministériel, rassemble plus d’une centaine de pays occidentaux et arabes, d’organisations internationales et des représentants de l’opposition au régime de Bachar Al-Assad.

Réunis pour la première fois depuis l’unification mi-novembre de l’opposition, la Coalition a récemment annoncé la création d’un nouveau commandement militaire chapeautant la plupart des groupes rebelles, à l’exclusion d’Al-Nosra, afin de dissiper les craintes internationales qu’une aide ne tombe entre les mains de tels groupes. « Le montant de l’aide dont nous avons besoin et que nous attendons est énorme, et nous comptons vraiment sur nos amis et alliés », a souligné un porte-parole de la Coalition syrienne, Yasser Tabbara.

Profitant de ce soutien de la communauté internationale, d’anciens responsables syriens ralliés à la rébellion et des personnalités de l’opposition ont créé dimanche 16 décembre un groupement destiné à empêcher l’effondrement des institutions de l’Etat dans le cas du renversement du président Bachar Al-Assad. Baptisé le Rassemblement national libre, il est composé dans sa grande majorité de membres de la Coalition nationale, qui regroupe les principaux courants de l’opposition.

« Nous avons constitué ce Rassemblement pour préserver les 1,5 million de travailleurs dans les institutions de l’Etat syrien », explique Abdo Houssameddine, ancien vice-ministre syrien du Pétrole, qui a fait défection en mars 2012 et a rejoint la Jordanie. La direction de ce Rassemblement, constituée de sept personnalités, sera basée à Doha et dirigée par l’ancien premier ministre syrien, Riad Hijab, ayant fait défection avec sa famille en Jordanie en août. Ce Rassemblement a pour objectif de « contribuer avec efficacité au projet national de l’opposition dirigée par la Coalition nationale syrienne, dont nous faisons partie et avec laquelle nous travaillons pour la chute du régime et pour bâtir un Etat démocratique, multiple et moderne », affirme Ikhlass Badaoui, ancienne députée syrienne ayant déserté en juillet. En 21 mois, les violences ont fait plus de 42 000 morts, selon une ONG syrienne, et un demi-million de réfugiés selon le Haut Commissariat de l’Onu pour les réfugiés.

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