Assiégée depuis plus de 40 jours par l’armée russe et largement détruite, Marioupol vit toujours une situation dramatique. Les forces russes maintenaient encore mardi 12 avril leur pression sur cette ville portuaire stratégique, que les soldats ukrainiens tentent désespérément de défendre, et Kiev s’attend sous peu à une offensive majeure. Selon le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaylo Podolyak, « des dizaines de milliers de personnes y ont péri et 90 % des maisons ont été détruites, les soldats ukrainiens sont encerclés et bloqués ». A cet égard, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a revendiqué des aides militaires auprès de ses alliés, notamment pour renforcer la défense de la ville.
Pour les Russes, la reprise de cette ville leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière le long de la mer d’Azov en reliant les régions du Donbass à la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014. Alors que Moscou a fait de la conquête totale du Donbass son objectif prioritaire, Kiev a annoncé s’attendre, à brève échéance, à une importante offensive dans cette région, frontalière de la Russie, et dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.
« Il est probable qu’à l’avenir, l’ennemi tentera de prendre le contrôle de Marioupol, de s’emparer de Popasna (située entre Donetsk et Lougansk, ndlr) et de lancer une offensive en direction de Kurakhove (à l’ouest de Donetsk) afin d’atteindre les frontières administratives de la région de Donetsk », a affirmé l’étatmajor de l’armée ukrainienne. Des analystes estiment que Vladimir Poutine, embourbé face à la résistance acharnée des Ukrainiens, veut obtenir une victoire dans cette région avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la Place Rouge la victoire soviétique sur les nazis.
Vers plus de sanctions contre la Russie
Essayant de renforcer leur pression, des responsables de l’Onu ont réclamé des enquêtes sur les violences faites aux femmes en Ukraine et la protection des enfants déplacés par millions en raison du conflit.Plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR).
Parallèlement, à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont commencé à étudier un sixième paquet de sanctions contre Moscou, qui ne touchera toutefois pas les achats de pétrole et de gaz. De son côté, Zelensky ne cesse de demander à tous ses interlocuteurs européens « l’adoption de sanctions puissantes ». Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d’armes lourdes pour résister à l’offensive annoncée dans la région du Donbass.
Par ailleurs, le Royaume-Uni a annoncé qu’il tentait de vérifier des informations sur l’éventuelle utilisation d’armes chimiques par les forces russes à Marioupol, après que le régiment ukrainien Azov a affirmé qu’un drone russe y avait largué une « substance toxique » sur des soldats et civils.
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