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Onu : La grande mêlée

Abir Taleb avec agences, Mardi, 28 septembre 2021

La 76e session de l’Assemblée générale de l’Onu s’est tenue du 21 au 28 septembre. Les thèmes du redressement post-Covid et des enjeux climatiques se sont ajoutés aux sujets « classiques ».

L’assemblée générale de l’Onu, c’est l’enceinte dans laquelle on parle et se parle. C’est l’occasion pour les participants d’exprimer leur position à l’égard des grandes affaires du monde, mais aussi pour dessiner les contours des priorités du moment à travers le monde. Cette année, 193 pays étaient invités à s’exprimer à la tribune pendant une semaine, dans cette 76e session qualifiée d’« hybride ». Actualité oblige, le Covid-19 s’est invité aux débats, plusieurs chefs d’Etat africains dénonçant l’iniquité criante dans la distribution des vaccins. Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a, lui, dressé une liste des crises auxquelles le monde est confronté: entre autres la pandémie du Covid-19, la crise climatique, les bouleversements en Afghanistan (les Talibans, nouveaux maîtres du pays, n’ont pas pris part à cette session, malgré leur demande d’y prendre la parole). Le chef de l’Onu a axé son discours sur « six grands fossés » qu’il voudrait voir comblés: le fossé qui sépare de la paix, le fossé climatique, le fossé entre riches et pauvres, le fossé entre les genres, le fossé entre les générations et la fracture numérique. Plus que jamais « au bord du précipice », « le monde doit se réveiller », a indiqué Antonio Guterres.

Au-delà de ce discours général, d’autres étaient plus attendus. Comme celui du président américain, Joe Biden. Ce dernier a affirmé qu’il ne voulait pas d’une « nouvelle guerre froide » avec la Chine et a défendu son attachement à la diplomatie et au multilatéralisme face à des alliés européens qui l’accusent de faire trop souvent cavalier seul. Pour autant, « les Etats-Unis vont participer à la compétition, et y participer avec vigueur », a-t-il prévenu en livrant sa vision de la confrontation avec Pékin, sans nommer directement la puissance rivale. Hasard de calendrier ? Le discours de Biden à la prestigieuse tribune new-yorkaise a été suivi par celui du président chinois, Xi Jinping, par vidéo pré-enregistrée. Le président chinois n’a pas non plus nommé les Etats-Unis, mais a multiplié les allusions. « La démocratie n’est pas un droit spécial réservé à un seul pays », a-t-il estimé, appelant à la « coopération » et au « dialogue ».

Une autre passe d’arme a eu lieu du haut de la tribune, quoique moins visible ou plutôt moins médiatisée, celle entre l’Inde et le Pakistan. Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a accusé le gouvernement de Narendra Modi d’être « fasciste ». La diplomatie indienne a accusé en retour le Pakistan de soutenir les terroristes et de persécuter les minorités religieuses.

Autre dossier, dans un contexte de menace djihadiste accrue, le premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a accusé la France d’un « abandon en plein vol » avec sa décision de retrait de la force Barkhane, justifiant la nécessité pour son pays de « chercher d’autres partenaires », déplorant un « manque de concertation » et une annonce « unilatérale » sans coordination tripartite avec l’Onu et le gouvernement malien.

Enfin, comme chaque année depuis des décennies, il a été encore question de la paix (encore introuvable) entre Palestiniens et Israéliens. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé Antonio Guterres à « convoquer une conférence internationale sur la paix ». Mais il a aussi et surtout donné « un an » à Israël pour se « retirer des Territoires palestiniens occupés », menaçant dans le cas contraire de ne plus reconnaître l’Etat hébreu dans les frontières de 1967.

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