Après sa victoire aux législatives de mai au Pakistan, un pays déchiré par une grave crise économique et une vague d’attentats terroristes, le premier ministre Nawaz Sharif s’est rendu du 3 au 8 juillet à Pékin, proche allié diplomatique et militaire du Pakistan. Objectif : obtenir le soutien économique de Pékin et son ferme engagement en matière de lutte antiterroriste.
Le premier ministre pakistanais a affirmé que cette visite, la première depuis sa prise de fonction en mai, visait à porter la coopération bilatérale à une nouvelle hauteur. Sharif a réussi à obtenir le soutien chinois en matière d’infrastructures avec l’objectif de soulager les pénuries du réseau électrique pakistanais et d’alléger le malaise économique qui pèse sur son pays. Islamabad et Pékin ont décidé de renforcer leur partenariat stratégique en intensifiant les échanges de haut niveau, en renforçant la coopération commerciale et en consolidant les liens entre les marchés réciproques.
De même, les deux pays ont convenu de collaborer plus étroitement en matière de défense, de sécurité et de lutte contre le terrorisme. « La Chine donne la priorité à ses relations avec le Pakistan en matière de politique étrangère », a indiqué le premier ministre chinois, Li Keqiang. Les relations entre la Chine et le Pakistan sont « plus douces que le miel », a jugé pour sa part Nawaz Sharif. Un autre accord de coopération entre le Parti Communiste Chinois (PCC) et le parti de Sharif, la Ligue musulmane (PLM-N), a été également signé.
Lutte antiterroriste
Outre la coopération économique, la question des menaces terroristes a figuré sur l’agenda des discussions, notamment après les récents incidents qui ont secoué Xinjiang, l’immense région à dominante musulmane de l’ouest de la Chine, qui partage une frontière avec le Pakistan, foyer de nombreux groupes extrémistes islamistes. Ces derniers ont tué, il y a deux semaines, dix étrangers au Pakistan, dont trois Chinois. « La Chine espère que le gouvernement pakistanais prendra des mesures efficaces pour protéger la sécurité des institutions et des citoyens chinois au Pakistan », a ajouté Li Keqiang. Nawaz Sharif a, lui, affirmé qu’il déploierait de plus grands efforts pour assurer la sécurité des institutions et des ressortissants chinois.
Soutenant son allié, Pékin a fermement condamné les récents attentats qui ont fait samedi au Pakistan trois morts et des dizaines de blessés à Lahore. Quelques jours auparavant, 28 personnes avaient péri et 60 autres avaient été blessées toujours au Pakistan dans des attentats.
Les attentats dans ce pays sont généralement attribués aux fondamentalistes talibans qui reprochent à Islamabad son alignement sur la politique américaine dans la région. Les talibans sont tenus responsables de plusieurs centaines d’attentats qui ont provoqué la mort de plus de 6 000 personnes au Pakistan en six ans. « La Chine continuera à soutenir les efforts du gouvernement et du peuple pakistanais pour sauvegarder la stabilité nationale », ont indiqué des responsables chinois. Pour l’heure, le soutien chinois semble indispensable pour le Pakistan qui croule sous le poids d’une grave crise économique et d’un terrorisme grandissant.
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