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Corée : La pression de l’Onu et ses conséquences

Maha Al-Cherbini avec agences, Lundi, 11 mars 2013

Rejetant les nouvelles sanctions du Conseil de sécurité, Pyongyang s’en prend à Séoul et Washington, et laisse entendre d’autres essais nucléaires à venir, affirmant que ces sanctions renforceront son programme nucléaire.

Coree

La tension est montée d’un cran sur la péninsule coréenne après les nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité de l’Onu contre le régime nord-coréen. En riposte, Pyongyang a affirmé que ces sanctions allaient renforcer son programme nucléaire, laissant entendre d’autres essais nucléaires. Mettant de l’huile sur le feu, le régime stalinien a abrogé des accords de non-agression avec le Sud. « L’armée est prête à mener une guerre totale », a lancé samedi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. « La situation est extrêmement dangereuse et une guerre nucléaire pourrait éclater à tout instant », a prévenu Pyongyang, alors que de grandes manoeuvres militaires séparées ont déjà commencé entre les deux Corées, faisant craindre une confrontation à haut risque. En considérant comme nuls et non avenus les accords de non-agression entre le Nord et le Sud, Pyongyang brandit le spectre d’une « guerre thermonucléaire » contre sa voisine. Ce principal pacte de non-agression a été signé en 1991 et engageait les deux pays à régler pacifiquement leurs différends. Haussant le ton, le régime stalinien a averti qu’il allait adresser une « frappe nucléaire préventive » aux Etats-Unis. Prouvant le sérieux de ses menaces, Kim Jong-Un a inspecté vendredi l’unité d’artillerie qui avait bombardé l’île sud-coréenne voisine de Yeonpyeong en novembre 2010.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité a imposé de nouvelles sanctions contre Pyongyang en réaction à son troisième essai atomique. La résolution 2094, adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, s’efforce de tarir les sources de financement utilisées par Pyongyang pour nourrir ses ambitions militaires et balistiques. « Ces nouvelles sanctions vont frapper durement le régime communiste et accentuer son isolement », a estimé l’ambassadrice américaine à l’Onu, Susan Rice. Ces mesures s’ajoutent à une série de sanctions prises à l’encontre du régime communiste depuis qu’il a mené son premier essai nucléaire en 2006, suivi par un deuxième en 2009.

« Suicide » pour Pyongyang

Face à cette escalade, les Etats-Unis ont assuré être « tout à fait capables » de se défendre contre toute attaque nord-coréenne, qualifiant cette frappe de « suicide » pour Pyongyang. La présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, a, de son côté, jugé la situation « très grave » et promis de répondre « fermement » à toute provocation du Nord. Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a souhaité que l’Union européenne réfléchisse à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, allant au-delà de celles votées par le Conseil de sécurité pour maintenir la pression sur Pyongyang. Au sein de cette vague de condamnations, la Chine, alliée de Pyongyang, a appelé les antagonistes de Pyongyang « au calme et à la retenue », affirmant que le dialogue est le seul moyen de résoudre la crise et non les sanctions. Selon les experts, ces nouvelles sanctions resteront sans lendemain, car même si elles resserrent l’étau autour Pyongyang, elles ne vont pas tordre le bras à ce régime rebelle qui maintient contre vents et marées le cap de ses ambitions nucléaires.

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