L’UA a décidé de suspendre la participation de l’Egypte au sein des regroupements économiques, comme par exemple le Comessa (marché commun d’Afrique Orientale et Australe), au sein duquel l’Egypte a toujours joué un rôle actif, comme l’explique Farag Abdel-Fattah, professeur d’économie à l’institut des études africaines de l’Université du Caire. L’Egypte n’a donc plus de voix pour la signature des accords, et ce, jusqu’à la levée de la suspension. « Et si elle assiste, c’est seulement en tant qu’observateur », dit Farag Abdel-Fattah.
La suspension de l’Egypte au sein de l’UA n’affectera pourtant pas le volume des échanges commerciaux entre l’Egypte et les pays africains, déjà faible. Le volume des exportations égyptiennes vers l’Afrique hors pays arabes, pour l’année fiscale 2012-2013, est évalué à 1,7 milliard de dollars, comme l’indique la Banque Centrale d’Egypte (BCE) dans son dernier rapport mensuel publié en décembre 2013. Quant aux importations provenant de l’Afrique, elles sont évaluées à 0,9 % de l’ensemble des importations égyptiennes. Le marché africain est classé, dans ce rapport, au 7e rang des régions réceptrices des exportations égyptiennes, alors que l’UE vient en tête de liste, suivie par la Russie, les Etats-Unis, le monde arabe et l’Asie. Aucun pays africain ne figure dans le tableau des principaux partenaires commerciaux de l’Egypte. Toutefois, des compagnies égyptiennes privées, notamment dans le domaine des infrastructures, sont actives en Afrique. Une compagnie égyptienne vient d’achever en octobre des travaux de reconstruction d’une ligne de chemin de fer reliant le Kenya à l’Ouganda. Mais il est difficile d’évaluer le volume des investissements égyptiens sur le continent noir. Les 2 milliards de dollars que les responsables citent fréquemment restent une somme minime à comparer avec un total de 50 milliards de dollars d’investissements étrangers directs en Afrique, selon le rapport sur l’investissement dans le monde de l’année 2013. Dans tous les cas, l’Egypte ne compte que 6 bureaux de représentation commerciale en Afrique dépendant du ministère du Commerce et de l’Industrie. Ce qui rend difficile d’identifier les opportunités d’investissement sur le continent.
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