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« La décision de rétablir le championnat n’est pas propre à nous »

Mohamed Mosselhi, Mardi, 29 octobre 2013

Seif Zaher, membre de la Fédération égyptienne, s’exprime sur la crise actuelle du football égyptien et présente sa vision pour régler cette crise.

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Al-Ahram Hebdo : Comment voyez-vous la situation actuelle du football égyptien ?

Seif Zaher : Il est en pleine crise. Nous sommes sans compétition locale depuis deux saisons. Ce qui a nui à l’industrie du football. Le football n’est pas seulement un sport, c’est une industrie avec des clubs, des joueurs, des entraî­neurs, des arbitres, des chaînes satellites, etc.

Tous ces éléments ont été affectés par l’annu­lation du championnat les deux dernières sai­sons. C’est pour cela que le retour du champion­nat est nécessaire.

La défaite humiliante de la sélection nationale 1-6 en match aller de la phase finale des quali­fications du Mondial est due principalement à l’absence de championnat, surtout que la majorité des joueurs de la sélec­tion évoluent en Egypte et ils ne jouent pas d’une façon régulière depuis longtemps. Ahli aussi a été victime de la suspension du championnat. C’est vrai que l’équipe s’est qualifiée pour la finale de la Ligue des champions d’Afrique, mais elle a beaucoup souffert durant son parcours dans la compétition face à des équipes modestes.

Il est clair que le football égyp­tien a été nettement affecté sur le plan technique.

— Et au niveau économique ?

— Economiquement, c’est pire. Plusieurs clubs sont au bord de la faillite. La plupart des joueurs souffrent à cause du non-paiement de leurs salaires. Les clubs ne trouvent pas les res­sources nécessaires pour payer régulièrement les salaires. Ces ressources varient entre les droits de retransmission des matchs et le sponsoring. Il n’y a plus de matchs à diffuser, ni de compéti­tions à sponsoriser.

Concernant les chaînes satellites du football, certaines chaînes ont fermé dernièrement leurs portes à cause des pertes subies.

— Avez-vous une solution à cette crise ?

— Seul le retour du championnat peut régler la crise, mais vu la situation dans le pays, cette décision n’appartient pas à la Fédération. On doit d’abord prendre la permission de la sécurité. La permission de la sécurité est nécessaire pour le retour du championnat.

— Mais quel est le rôle de la Fédération ?

— Notre rôle est de mettre la pression sur les autorités pour rétablir rapidement le championnat et trouver des solutions aux problèmes. Par exemple, la sécurité craint la présence des supporters. On peut limiter les lieux des ren­contres aux stades dépendant de l’armée qui sont nombreux et très sûrs. De même, on peut organiser les rencontres sans public, puis permettre à un public limité d’assister aux matchs. On peut aussi tenter l’expérience de l’Argentine qui permet aux supporters de l’équipe hôte seulement d’assister aux gradins.

— Les groupes Ultras ont annoncé à plu­sieurs reprises qu’ils refuseraient que les rencontres se jouent sans public, menaçant de ne pas se soumettre à cette décision. Qu’en pensez-vous ?

— C’est le rôle de la sécurité de décider si les rencontres doivent se jouer sans public. Il est clair que la sécurité égyptienne préfère éviter les confrontions avec ces groupes pendant cette période critique, mais c’est son devoir.

— Mais appliquer les ordres de la Fédération égyptienne de football ne figure-t-il pas parmi les devoirs de la sécurité ?

— C’est un travail commun entre la sécurité et la Fédération égyptienne de football. Leur rôle est de faire face aux tentatives des supporters d’assister aux rencontres. Et notre rôle est d’in­fliger des sanctions aux clubs si leurs supporters se comportent mal.

— Mais la Fédération a tourné le dos, à plusieurs reprises, aux comportements antis­portifs des supporters des clubs populaires, surtout Ahli et Zamalek ?

— Cette saison, la situation sera différente, et nous allons faire face aux débordements et imposer de lourdes sanctions, quel que soit le nom du club. En tant que Fédération égyptienne de football, on va faire notre maximum pour rétablir le championnat et assurer sa continuité.

— La Fédération a fixé la date du nouveau championnat fin novembre. Pensez-vous que le championnat retourne à cette date ?

— J’espère, mais j’ai déjà précisé que la Fédération a joué son rôle. Maintenant, c’est le tour des institutions de l’Etat qui doivent assu­mer pleinement leurs responsabilités.

Les matchs de la Coupe d’Egypte se déroulent actuellement et je pense que c’est un début pro­metteur, surtout que les rencontres n’ont pas témoigné de problème jusqu’à présent.

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