Al-Ahram Hebdo : Pourquoi avoir décidé de vous présenter à la présidence du PLJ ?
Sabah Al-Saqari :Je suis membre d’un parti dont la base est l’égalité dans tous les rangs et à tous les postes, même les plus hauts, comme la présidence du parti. Ce n’est d’ailleurs pas une nouvelle expérience. Depuis mon adhésion au parti, je me suis toujours présentée à tous les postes. Je n’ai jamais baissé les bras et je me suis présentée dernièrement au poste du vice-secrétaire général du parti. J’ai été la première à présenter la candidature et j’ai terminé finaliste avec deux autres hommes, sans pouvoir le décrocher. Cette fois, je vais me battre jusqu’au bout, parce que j’ai beaucoup à donner au parti.
Je crois être quelqu’un d’assez cultivé, et je suis maître de conférences à la faculté des sciences à l’Université du Caire. Pourquoi ne pas devenir donc chef de parti ?
— Et comment votre candidature est-elle vue par les membres de votre parti ?
— Le parti respecte ma participation aussi bien que les autres candidats. Puisque j’ai accepté de faire de la politique, et puisque le parti auquel j’appartiens accepte la candidature de femmes et leurs contributions aux activités du parti. J’ai bénéficié d’un soutien moral très important au sein du parti.
— Pensez-vous pouvoir faire concurrence aux deux des plus grands noms du PLJ tels qu’Al-Katatni et Al-Erian ?
— Bien sûr que oui. Je suis très confiante. Ce sont deux personnes très respectables et ils ont une valeur importante. Je suis capable de les concurrencer. Je déploierai tous les efforts pour remporter ces élections, surtout que j’ai une bonne réputation au sein du parti. J’ai préparé un programme qui donnera plus de poids et de valeur au parti, et c’est ce que cherchent les membres du PLJ.
— Certains voient votre candidature comme étant de pure forme, pour dire tout simplement que le PLJ est démocrate et donne des droits à la femme ?
— Ceux qui me présentent comme « décor » ne veulent que s’attaquer au parti, lequel respecte les femmes. Et si j’avais écouté ces critiques, ils auraient dit que le parti est contre les femmes et ne les respecte pas. C’est mon droit politique auquel je ne renoncerai jamais. Nous avons mené une expérience démocratique que nous devons achever et respecter. Au contraire, je sens que ma candidature est un message important qui reflète la démocratie au sein du parti.
— Vous parlez d’un programme précis, quel est votre projet pour l’avenir du parti ?
— Je ne veux pas révéler tout ce que j’ai préparé, mais on peut dire que je cherche à exploiter l’énergie des jeunes. Déjà, le parti compte sur la jeunesse, mais j’entends aller plus loin pour enregistrer d’importants résultats aux prochaines législatives, car je sais que ce scrutin ne sera pas aussi facile que le précédent. Ainsi, je compte former dans chaque gouvernorat « un comité de jeunes » qui aura pour rôle d’observer les demandes des citoyens de leurs régions pour savoir quels services attendent-ils du parti, mais surtout quels critiques ils portent contre la performance du parti, pour avoir une idée plus concrète avant les prochaines législatives. De plus, sur le plan de la commission de la femme, j’ai une stratégie nationale pour profiter des femmes du parti dans les différents secteurs, mais je ne veux pas la dévoiler maintenant.
— Certains cadres de la confrérie et du parti lui-même estiment très faible votre chance de remporter le poste ...
— Ceux qui voteront pour moi savent que je suis quelqu’un qui saura bien appliquer les droits politiques au sein du parti. Que je remporte ces élections ou pas, je ne baisserai jamais les bras et je me présenterai aux élections pour la vice-présidence du secrétariat général du parti .
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