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L’Egypte veut booster ses exportations vers l’Afrique

Racha Darwich, Mercredi, 03 février 2021

L’entrée en vigueur de la Zlecaf assure de nouveaux débouchés aux exportations égyptiennes. Le Caire espère à terme atteindre la barre des 30 milliards de dollars au lieu de 4 milliards actuellement.

L’Egypte veut booster ses exportations vers l’Afrique
Le président Sissi a reçu le secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Mene, lors de sa visite au Caire, en présence du premier ministre Moustapha Madbouli et de la ministre du Commerce et de l’Industrie, Névine Gamie.

« L’Egypte est pleinement convaincue de l’importance du libre-échange entre les pays du continent afin de réaliser le développement. Partant de cette conviction, l’Egypte s’est engagée au cours de sa présidence de l’Union Africaine (UA) en 2019 à donner un élan à l’accord de libre-échange continental dans l’objectif d’accroître le volume du commerce intercontinental », a déclaré le premier ministre égyptien, Moustapha Madbouli, au cours du sommet virtuel organisé à l’occasion de l’entrée en vigueur de la Zlecaf, soulignant que l’Egypte a été le premier pays à signer et à ratifier.

Dans ce contexte, l’UA, en coordination avec un grand nombre d’organisations d’hommes d’affaires et du secteur privé africain, a organisé, au début du mois de janvier, une célébration à Addis-Abeba pour décerner un prix au président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi et nombre de présidents africains pour leurs efforts afin de parvenir à l’accord de libre-échange africain. « L’Egypte apporte tout son soutien à l’accord qui représente un début prometteur pour l’intégration continentale en Afrique afin de réaliser la complémentarité économique et commerciale des pays africains », a affirmé Sissi.

En effet, l’Egypte oeuvre depuis plusieurs années à promouvoir ses relations économiques avec le continent africain. « Les pays africains possèdent de larges marchés qui représentent un débouché pour de nombreuses marchandises égyptiennes. Les exportations égyptiennes vers le continent dépassent à peine les 4 milliards de dollars par an. Notre objectif est que ce chiffre dépasse les 30 milliards avec l’entrée en vigueur de la Zlecaf », espère Dr Chérif Al-Guébali, président de la commission des affaires africaines au Conseil des députés. Selon les chiffres de la CAPMAS, le volume des exportations égyptiennes vers l’Afrique a enregistré 4,7 milliards de dollars en 2018, avec une augmentation de 27 % par rapport à 2017, et le volume des importations 2,14 milliards, soit une augmentation de 15 %.

Des échanges qu’il faut développer

Le volume des échanges commerciaux a atteint 6,9 milliards de dollars en 2018 avec une augmentation de 23 % par rapport à 2017. En 2019, le volume du commerce avec l’Afrique s’est élevé à 8,8 milliards de dollars.

Mais ces chiffres restent minimes comparés au volume du commerce de l’Egypte avec les autres continents. « Mais l’accord ne porte pas seulement sur le libre-échange des biens, il porte aussi sur les services. L’Egypte est très avancée dans le domaine des services bancaires et des télécommunications. Elle peut contribuer au développement de ces secteurs dans les pays africains », explique Al-Guébali. Et d’ajouter : « L’Egypte possède également une grande expérience dans les domaines du commerce, de l’économie, des accords et des négociations économiques. Nous avons des cadres hautement qualifiés dans ces domaines. Nous avions d’ailleurs un candidat au poste de secrétaire général de l’OMC. Je pense que la nomination de cadres égyptiens au sein du secrétariat général de la Zlecaf sera fort profitable à la mise en application de l’accord de libre-échange. La visite du secrétaire général de la Zlecaf en Egypte traduit le poids de l’Egypte sur le continent africain ».

En effet, pour son premier voyage d’affaires après l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange, le secrétaire général élu de la Zlecaf, Wamkele Mene, s’est rendu en Egypte où il a effectué une série de rencontres avec les hauts responsables égyptiens avec à leur tête le président de la République, Abdel- Fattah Al-Sissi, pour déterminer la feuille de route de la mise en application de l’accord de libre-échange. « L’Egypte est un acteur principal dans le système du commerce africain », a souligné Mene, en faisant l’éloge du rôle de l’Egypte dans la création d’axes de communication avec les pays africains, notamment dans le domaine des routes et des transports, surtout l’autoroute Le Caire- Cap Town, l’une des principales voies de transport à travers l’Afrique. « J’aspire à la coopération avec la partie égyptienne pour profiter de sa longue expertise afin de créer un marché africain commun qui occupe une place importante sur la carte commerciale africaine. Ce qui profitera en fin de compte à tous les peuples africains », conclut Mene.

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