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Qui sont les pauvres ?

Marwa Hussein, Mardi, 06 août 2019

La pauvreté se concentre dans les villages du sud de l’Egypte, parmi les familles nombreuses et ayant un niveau d’éducation peu élevé.

Une personne issue d’une famille nombreuse ayant un faible niveau d’éducation et vivant dans un village de Haute-Egypte a plus de chances d’être pauvre qu’une personne issue du reste de la population. Selon l’enquête sur les dépenses et les revenus de l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), le taux de pauvreté varie fortement d’une zone géographique à l’autre. Si le taux de pauvreté est de 32,5 % au niveau du pays, il s’élève en effet à 52 % dans les zones rurales de la Haute-Egypte.

Ainsi, les villages du sud abritent 40,3 % des pauvres, alors que seuls 25 % des près de 100 millions d’Egyptiens y vivent. Par contre, seuls 5,3 % des pauvres vivent dans les villes du Delta (nord de l’Egypte), où vivent 12 % des Egyptiens. Assiout et Sohag sont les deux gouvernorats les plus pauvres du pays, avec des taux de pauvreté de 66,7 et 59,6 % respectivement. Le taux de pauvreté au Caire, la plus grande ville égyptienne au niveau de la population, est de 31,1 %, s’alignant sur la moyenne nationale.

Parmi les 1 000 villages les plus pauvres, 236 sont à Sohag, 207 à Assiout et 163 à Minya. Béheira est l’unique gouvernorat du Delta qui compte un grand nombre de villages des plus pauvres, puisqu’il vient au quatrième rang, avec 155 villages. Le taux de pauvreté atteint 80 % des habitants de 46 villages, dont 35 dans le gouvernorat d’Assiout. « Les zones rurales sont plus pauvres, parce qu’elles sont plus négligées au niveau économique. Il faut une stratégie pour augmenter l’activité économique dans les villages, par exemple à travers la création de simples industries agroalimentaires », estime Youmna Al-Hamaqi, professeure d’économie à l’Université de Aïn-Chams.

Par ailleurs, les pauvres viennent surtout de familles nombreuses. La CAPMAS révèle que 76 % des personnes issues de familles de plus de 10 personnes sont pauvres. Le taux baisse graduellement à 73 % dans les familles composées de 8 à 9 personnes, puis à près de 50 % dans les familles de 6 à 7 personnes, et baisse drastiquement à 7 %, dans les familles de 3 personnes ou moins. « La corrélation entre la pauvreté et le nombre des membres des familles est très forte et interactive, c’est-à-dire qu’elle va dans les deux sens », indique Youmna Al-Hamaqi. Une autre corrélation, toute aussi puissante, lie le niveau d’éducation à la pauvreté. Ainsi, 40 % des personnes illettrées sont pauvres, contre 11,8 % des diplômés universitaires. Ce taux baisse à 5,5 % parmi les licenciés post-universitaires.

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