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Guirguis Choukri : Nos publications sont subventionnées et vendues à moins de 50 % de leur coût d’impression

Ola Hamdi, Lundi, 21 janvier 2019

Responsable de l'édition à l’Organisme des palais de la culture, Guirguis Choukri évoque les nouveautés du Salon international du livre du Caire qui se déroule du 23 janvier au 5 février.

Guirguis Choukri
Photo: Mohamad Adel

Al-Ahram Hebdo : Le Salon international du livre du Caire fête cette année son jubilé d’or. Quelle est donc la particularité de cette édition ?

Guirguis Choukri : Le Salon du livre du Caire est devenu au fil des années l’un des rendez-vous culturels les plus importants de la région. Après 50 ans, il occupe une place de taille, à l’échelle régionale et mondiale.

Malgré la présence de plusieurs salons du livre à Beyrouth, à Casablanca et dans d’autres pays arabes, le plus attrayant reste celui du Caire. Il devance également des salons étrangers comme celui de Frankfort, de par le nombre des visiteurs. En fait, j’ai visité celui-ci plus d’une fois, c’est une exposition formidable de livres et de traductions, mais quant aux séminaires culturels, ils sont très rares. En revanche, d’énormes événements très diversifiés accompagnent le Salon du livre du Caire, variant entre des activités musicales, artistiques, des soirées de poésie et des rencontres avec des intellectuels. Nous misons davantage sur cet aspect, durant cette édition.

— Quelles sont donc les nouveautés offertes par l’Organisme des palais de la culture cette année ?

— Le Salon du livre accueille chaque année un grand nombre de visiteurs qui achètent en premier lieu les ouvrages publiés par l’Organisme des palais de la culture. De nombreuses surprises attendent donc nos lecteurs. On leur offre une liste d’ouvrages rares à des prix attrayants. L’organisme met ainsi en vente neuf ouvrages sur la Révolution de 1919 à l’occasion de la commémoration de son centenaire.

Ces ouvrages présentent les divers aspects de l’histoire de la Révolution de 1919, ses débuts, les facteurs qui y ont conduit et l’analyse de ses accomplissements. Deux ouvrages sont signés par l’historien Abdel-Rahman Al-Rafeï, alors que l’ouvrage Saguine Sawret 19 (le prisonnier de la Révolution de 1919), de Mohamad Mazhar Saïd, est presque un roman bibliographique, qui s’étend de l’enfance de l’auteur, jusqu’au lendemain de la Révolution de 1919.

La deuxième surprise est la réédition de plusieurs chefs-d’oeuvre du théâtre universel, dont la première parution en arabe remonte à 1959, sous le ministre de la Culture, Sarwat Okacha. Ces ouvrages ont joué un rôle très important dans la formation de la conscience de plusieurs générations de dramaturges. Après l’approbation de notre conseil d’administration, 50 ouvrages de cette série seront donc publiés. 25 ouvrages ont effectivement été déjà imprimés et sont accessibles au public du 50e Salon du livre à des prix réduits.

Cette série est présentée telle qu’elle a été publiée en 1959 avec les mêmes introductions et préludes. Mais j’ai ajouté une introduction que j’ai rédigée moi-même, pour expliquer l’importance et les circonstances de la réédition.

Enfin, la troisième surprise sera la publication des contes de Kalila wé Dimna, recueillis par Abdel-Wahab Azzam et Taha Hussein, ainsi que Ulysse de James Joyce et L’Odyssée d’Homère, traduits par Amin Salama, l’un des traducteurs les plus minutieux.

— Selon quels critères choisissez-vous les titres que vous présentez chaque année au Salon du livre ?

— Nous avons 18 séries. Chaque série a un rédacteur en chef qui soumet un plan annuel, sujet à la discussion. De plus, un comité lit et examine les livres puis autorise leur impression, une fois assuré qu’ils sont conformes aux objectifs de l’Organisme des palais de la culture, à savoir préserver l’identité égyptienne et sensibiliser les jeunes à la lecture. Lorsque nous avons sélectionné des oeuvres de Réfaa Al- Tahtawi et Averroès, par exemple, notre objectif était de publier des oeuvres instructives qui incitent les jeunes à raisonner pour lutter contre les idées fondamentalistes qui se sont répandues dans la société égyptienne ces derniers temps.

— Mais le changement de l’emplacement du Salon du livre ne réduira-t-il pas le nombre des visiteurs ?

— En fait, la décision de transférer le salon n’émanait pas de l’Organisme des palais de la culture, mais de l’Organisme général du livre (GEBO). Mais je pense que le transfert du salon peut effectivement réduire le nombre des visiteurs, pas essentiellement à cause de la distance, mais parce que les gens craignent tout ce qui est nouveau et prennent du temps pour s’y adapter.

— A votre avis, quel sera impact de la foire organisée en parallèle par les vendeurs des anciens livres d’Ezbékiyeh, sur les taux de vente du salon ?

— Cette foire parallèle ne représente aucune crainte pour nous. Nos publications seront sûrement vendues car les prix sont très raisonnables, ils varient entre 3 L.E. et 20 L.E. A titre d’exemple, la série du théâtre universel, qui comprend 25 ouvrages, sera vendue à 150 L.E. seulement.

— Comment réussissez-vous à présenter des publications à des prix aussi bas alors que les prix du papier et de l’encre ont flambé ?

— Il y a certes une crise de par le monde à cause de la hausse des prix du papier et des coûts de l’impression qui ont considérablement augmenté. Pour remédier à la baisse du pouvoir d’achat, les publications de l’Organisme des palais de la culture sont subventionnées et vendues à moins de 50 % du coût de l’impression. De plus, les coûts administratifs n’y sont pas ajoutés. Les publications de l’Organisme des palais de la culture se vendent très bien, car elles sont bien choisies et leurs prix sont abordables. Le revenu du salon l’année dernière a été sans précédent, ce qui a augmenté à son tour le budget de la publication, passant de 3,5 millions de L.E. à 5 millions de L.E. cette année .

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