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Un engagement de plus en plus marquant

Amira Samir, Mardi, 24 juillet 2018

La diplomatie de l’Egypte vis-à-vis de la crise syrienne est passée par plusieurs étapes depuis le déclenchement du conflit en 2011. Voici les plus importantes.

Un engagement de plus en plus marquant
A l’Onu, le règlement de la crise syrienne était au centre des priorités égyptiennes.

Au début du conflit en 2011, la position de l’Egypte était prudente. Le Caire approuve, en septembre 2011, la première initiative de la Ligue arabe pour une sortie de crise en Syrie à travers l’arrêt immédiat de la répression de l’opposition et la tenue d’une élection présidentielle pluraliste. En novembre 2011, l’Egypte rejette fermement la décision de la Ligue arabe de la suspension de l’adhésion de la Syrie à toutes ses réunions. Deux mois après, en janvier 2012, l’Egypte approuve une seconde initiative issue de la Ligue arabe, appelant le président syrien à renoncer rapidement au pouvoir en échange d’une sortie sûre.

Sous les Frères, rupture diplomatique

Sous le régime déchu des Frères musulmans, la politique égyptienne envers la guerre civile en Syrie a pris clairement un virage confessionnel. En juin 2013, entouré par des figures salafistes et d’anciens djihadistes, le président déchu Mohamad Morsi annonce la rupture des relations diplomatiques avec Damas et appelle les jeunes au « djihad contre le régime syrien ».

Après le 30 juin : Reprise des relations

Après la chute du régime des Frères musulmans, à l’époque de l’ex-président par intérim Adly Mansour, le ministre des Affaires étrangères, Nabil Fahmi, promet de « réexaminer » les relations diplomatiques avec la Syrie. Au début de 2014, Adly Mansour a déclaré « le soutien de la révolution syrienne et encourage la solution politique en Syrie dans le respect de la volonté du peuple syrien ».

Depuis 2015, de nouveaux canaux de communication

Après l’investiture de Abdel-Fattah Al-Sissi, l’Egypte adopte une politique équilibrée en tissant des canaux de communication ouverts entre régime et opposition. En juin 2015, l’Egypte a accueilli une conférence de l’opposition syrienne sur ses territoires. Plus de 200 personnalités de l’opposition démocratique syrienne ont participé à cette conférence, pour entériner un projet de pacte national ainsi qu’une feuille de route en vue d’une solution politique à la crise syrienne. Le mois d’octobre de la même année, Le Caire accueille la première visite officielle à l’étranger, dès le début de la crise syrienne, du haut responsable syrien des services de sécurité, le général Ali Mamlouk, visant à renforcer la coopération avec l’Egypte dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.

Cinq principes

Au cours de sa rencontre avec les rédacteurs en chef des journaux nationaux le 8 août 2016, le président a précisé les 5 principes déterminant la vision égyptienne pour résoudre la crise syrienne : le respect de la volonté des Syriens, la recherche d’une solution pacifique à la crise, le maintien de l’intégrité territoriale syrienne, le désarmement des milices et des groupes extrémistes, la reconstruction de la Syrie et l’activation des institutions de l’Etat.

A l’Onu, l’Egypte multiplie les initiatives

Le règlement du conflit syrien était au centre de l’agenda de l’Egypte, au cours de son mandat de deux ans au sein du Conseil de sécurité en tant qu’un membre non permanent, 2016-2017. En fait, l’Egypte était à l’origine de l’adoption de la résolution 2 165 qui stipule l’ouverture de 4 postes-frontières en Syrie pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. En décembre 2017, le Conseil de sécurité de l’Onu adopte la résolution 2 393 proposée par l’Egypte et destinée à renouveler l’accès à l’aide humanitaire transfrontalière et entre les lignes de démarcation en Syrie pendant 12 mois supplémentaires.

2017 : Des médiations plus concrètes

L’année 2017 a témoigné la signature de plusieurs accords de cessez-le-feu sous un parrainage égyptien. En juillet 2017, l’opposition syrienne et les Russes ont signé un accord concernant la création des zones de désescalade dans la région de la Ghouta orientale au cours de pourparlers au Caire sous la médiation égyptienne. En août, l’Egypte a négocié un autre accord avec succès. Il s’agit de la création d’une zone de désescalade dans la banlieue nord de la province syrienne de Homs. En octobre dernier, un autre accord de cessez-le-feu dans le « Sud-Damas » a été signé au Caire par des représentants des factions de l’opposition demandant l’ouverture continue des passages pour faire entrer l’aide humanitaire.

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