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Des échanges en expansion

Marwa Hussein, Mercredi, 11 juillet 2018

Les échanges commerciaux entre l’Egypte et la France ont augmenté en 2017, et ce, grâce à la hausse tant des exportations que des importations.

Des échanges en expansion

Après une baisse deux années successives, les échanges commerciaux entre l’Egypte et la France ont augmenté en 2017. D’après les douanes françaises, les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte ont enregistré en 2017 une augmentation de 21,8 %, pour atteindre environ 2,5 milliards d’euros. Une hausse importante, bien que le niveau des échanges reste légèrement inférieur aux niveaux enregistrés entre 2013 et 2015, et d’autant plus remarquable que les échanges franco-égyptiens avaient connu leur plus fort recul depuis 10 ans en 2016 (-27,5 %).

Le facteur le plus positif de la hausse de 2017 est qu’elle concerne aussi bien les exportations que les importations. Les exportations égyptiennes vers la France ont atteint 617 millions d’euros en 2017 contre moins de 500 millions d’euros l’année précédente, soit une hausse de 25,4 %. C’est la 2e année d’affilée que les exportations égyptiennes vers la France augmentent, après 5 années de contraction de 2011 à 2015. Pour la 2e année consécutive, cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des achats de produits industriels, qui représentent plus que les deux tiers des importations françaises de l’Egypte, avec 427,1 millions d’euros, comme le souligne le site du Trésor français.

Les exportations égyptiennes d’engrais et de composés azotés ont connu une hausse de plus de 60 % l’année dernière pour se chiffrer à 159,8 millions d’euros. L’Egypte exporte aussi d’autres produits chimiques organiques de base, de matières plastiques sous forme primaire et du textile.

En fait, les exportations égyptiennes avaient baissé de plus de 50 % de leur valeur en 2015, passant de 1 milliard d’euros en 2014 à 473 millions d’euros en 2015. Cette baisse était le résultat de la baisse des exportations en produits pétroliers de l’Egypte, des produits qui constituaient la partie la plus importante de ses exportations vers la France. Les exportations égyptiennes en pétrole ont, à elles seules, baissé d’environ 80 % en 2015, passant à 110 millions d’euros contre 537 millions l’année précédente. La crise énergétique ayant mené à l’arrêt des exportations de gaz naturel, accompagnée d’une baisse des cours internationaux du pétrole, avait contribué à cette baisse drastique des exportations égyptiennes, accentuant davantage le déséquilibre commercial entre les deux pays à l’avantage de la France.

En 2017, les exportations de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) vers la France ont été reprises, elles se sont élevées à 13 millions d’euros. Par contre, les achats français en pétrole brut et en produits issus du raffinage du pétrole ont baissé en un an de 63 % et de 18 % respectivement, ce qui « reflète la baisse de la production égyptienne », note le site du Trésor français. Les importations de véhicules automobiles, en hausse en 2016, ont également baissé. L’Egypte est le 63e fournisseur mondial de la France et le 2e au Proche-Orient.

L’Egypte, premier client de la France au Proche-Orient

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Une hausse des échanges commerciaux en 2017

En parallèle, les importations égyptiennes de la France ont augmenté de 20,6 % en 2017, pour atteindre environ 1,9 milliard d’euros par rapport à 1,5 milliard d’euros en 2016, et ce, après s’être contractées pour la première fois en 4 ans en 2016, diminuant de 27 % par rapport à l’année précédente. L’Egypte est le 43e client mondial de la France et son 1er client au Proche-Orient. « Ce bilan est une véritable surprise alors qu’a priori la forte dépréciation de la livre égyptienne en 2017 a entraîné un net surenchérissement des coûts des produits exportés vers l’Egypte », remarque le site du Trésor. Ce rebond des exportations françaises s’explique par l’augmentation significative des ventes d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (62,5 % à 671 millions d’euros). Le poste matériel de transport a quasiment été multiplié par 3 à 160,1 millions d’euros, porté par des ventes significatives « d’aéronefs et engins spatiaux ». Les ventes de véhicules ont également progressé, compensant la chute de 50 % des ventes d’accessoires pour véhicules automobiles qui ont tombé à 10,4 millions d’euros en 2017. Les ventes de produits des industries agroalimentaires ont également augmenté de près de 30 %, dont celles des produits laitiers et fromages. De même, les ventes de sucre français ont augmenté de presque 45 % après avoir connu une chute spectaculaire de plus de 500 % en 2016. Les ventes « d’hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives » ont augmenté de 75 %. A noter enfin l’explosion des exportations de productions de films cinématographiques, de vidéos et de programmes de télévision (+264,5 % à 85,3 millions d’euros).

Le déficit de la balance commerciale entre les deux pays s’était considérablement rétréci en 2013, atteignant seulement 151 millions d’euros avant de rebondir en 2014 à 542 millions d’euros. Il a ensuite presque triplé en 2015 en dépassant 1,6 milliard d’euros. En 2016, il a repris la courbe descendante enregistrant 1 milliard d’euros, mais a légèrement augmenté en 2017 où il a atteint 1,2 milliard d’euros, selon le site du Trésor de la France, l’excédent commercial de la France avec l’Egypte constitue le 10e excédent commercial de la France en 2017, il était le 13e en 2016. En fait, les exportations égyptiennes vers la France étaient en baisse entre 2011 et 2015 en raison de la baisse de la production locale en gaz naturel après la révolution de 2011.

D’après la Banque Centrale d’Egypte (BCE), la France est le 11e partenaire commercial de l’Egypte sur l’année fiscale 2016-2017 (2,9 % des échanges totaux égyptiens), en recul d’une place par rapport à 2015-2016 (3,4 % des échanges). En 2014-2015, la France était le 8e partenaire commercial de l’Egypte. Du point de vue de la France, l’Egypte reste un partenaire commercial modeste, occupant le 53e rang depuis 2016. Le poids de l’Egypte dans le commerce extérieur français augmente à 0,25 % des échanges totaux en 2017.

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