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Fayez Abou-Eita : C’est une démarche sur laquelle on pourrait construire

Ahmad Eleiba, Mardi, 19 septembre 2017

Le porte-parole du Fatah palestinien, Fayez Abou-Eita, salue la décision du Hamas de dissoudre le Comité administratif, perçu comme un gouvernement parallèle entravant la réconciliation.

Fayez Abou-Eita
Fayez Abou-Eita, porte-parole du Fatah palestinien.

Al-Ahram Hebdo : Le mouvement Hamas a dissous le Comité administratif et a appelé le gouvernement palestinien à revenir à Gaza. Votre commentaire ...

Fayez Abou-Eita : Tout d’abord, le mouvement Fatah tient à saluer les efforts que l’Egypte a déployés ces derniers temps et qui ont amené le Hamas à prendre ces décisions. C’est une démarche importante sur laquelle on pourrait construire, surtout qu’elle permettrait au gouver­nement palestinien d’exercer son autorité dans la bande de Gaza comme le prévoit l’accord de réconciliation palestinienne signé au Caire en 2011.

— Etes-vous optimiste quant à un règlement imminent ?

— Le communiqué du Hamas que nous avons entre les mains renvoie directement à l’accord de réconciliation, notamment la possibilité pour le gouvernement de Rami Hamdallah d’assumer ses responsabilités à Gaza. Maintenant, on s’attend à ce que le Hamas prouve le sérieux de ses déclara­tions et montre que le Comité administratif a bel et bien été dissous et qu’il ne s’agit pas d’annonces vides de contenu. Les Palestiniens à Gaza ont grand besoin en ce moment d’un gouvernement fort pour alléger leurs souffrances. En présence d’un tel gouvernement, l’Egypte ouvrirait plus régulièrement le point de passage de Rafah, la crise d’électricité serait en grande partie réglée … On souhaite donc la réussite de ce processus, mais tout dépendra de la volonté de faire avancer la réconci­liation.

— Quelles sont les étapes qui permettraient la mise en application du communiqué du Hamas ?

— Après le retour à Ramallah des membres de la délégation du Fatah, actuellement en visite au Caire, il y aura des consultations avec Azzam Al-Ahmad, chef de cette délégation, après quoi une réunion du Comité central pourrait être déci­dée par le président Mahmoud Abbas, pour envisa­ger les démarches à prendre.

— Après dix ans de rupture, le chemin de la réconciliation sera-t-il facile ?

— Naturellement, il y aura des obstacles à sur­monter et des défis à relever pour effacer les séquelles de cette division vieille d’une décennie, mais il faudra rester ferme. Face aux divergences qui peuvent ressurgir, on fera appel à l’Egypte en tant que garante et parraine de l’accord de réconci­liation. Si l’absence de l’Egypte sur la scène pales­tinienne pendant plusieurs années a compliqué la crise, aujourd’hui, avec le retour de l’Egypte, les diverses parties palestiniennes pourront entamer la phase de la réconciliation.

— Dans le cadre du dialogue avec le Hamas, il y avait un parcours parallèle engageant l’ancien chef de la sécurité du Fatah, Mohamad Dahlan. Fait-il partie du présent accord ?

— Ce dont on parle aujourd’hui c’est l’accord de réconciliation signé en 2011 par le Fatah et le Hamas sous l’égide du Caire. Ce sont donc ces deux mouvements qui sont les principaux concer­nés.

— Quelles seraient les implications de la réconciliation palestinienne sur le processus de paix israélo-palestinien ?

— Il est trop tôt pour faire des prévisions. Il nous appartient d’abord de réaliser la réconcilia­tion palestinienne et d’organiser des élections générales.

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