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Un pape hors du commun

Maha Salem, Vendredi, 28 avril 2017

Le pape François est connu pour son humilité, sa vertu et sa proximité avec les pauvres et les indigents. C'est aussi un homme de dialogue et de compromis.

Un pape hors du commun

Elu le 13 mars 2013, après avoir été arche­vêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, devenu pape François, est le 266e pape de l’Eglise catholique romaine. Dès le premier jour, il est jugé comme un pape très différent de ses prédécesseurs. Il est le premier pape non Européen, le premier pape jésuite, le premier pape à se nommer François, commémorant ainsi l’héritage de saint François d’Assise, symbole de paix, d’austérité et d’assistance aux pauvres. « François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon coeur », disait le pape François lors de sa première conférence de presse, ajoutant qu’il voulait « transformer l’Eglise en une Eglise pauvre pour aider les pauvres ». Une fois arrivé au Vatican, le pape a fait plusieurs changements étonnants. Il a chan­gé le trône papal, fabriqué en or, par un siège normal en bois, plus approprié pour le disciple d’un menuisier. Il porte une croix en métal, pas de rubis, ni d’or, ni de diamants. Il ne veut pas l’étole rouge brodée d’or, héritée de l’Empire romain. Il ne veut pas non plus la cape rouge. Son anneau papal est en argent, pas en or, il est fait avec le métal des deux alliances de ses parents. Il utilise ses anciennes chaussures noires, pas celles en rouge, selon la tradition. Il porte toujours un pantalon noir sous sa soutane, pour se rappeler qu’il doit continuer à être prêtre comme les autres. Ainsi, pour certains, c’est un vent de fraîcheur qui souffle sur le Vatican et les analystes estiment que l’originalité de sa person­nalité et de son caractère est due à sa formation et son éducation dès sa tendre enfance.

Jorge Mario est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, dans une famille modeste d’origine italienne, son père est un cheminot originaire de Turin. Sa mère était femme au foyer. Avant d’entrer dans les ordres, Jorge Mario Bergoglio a étudié la chimie. En 1953, le jeune homme de 17 ans a une révélation lors d’une confession. Il rompt alors ses fiançailles et décide d’entrer dans la vie religieuse. En 1958, il intègre la Compagnie de Jésus, l’ordre religieux des Jésuites. De 1967 à 1970, Jorge Mario Bergoglio entreprend des études de théologie et est ordonné prêtre en 1969. A la mort du cardinal Antonio Quarracino, en février 1998, le futur pape est nommé arche­vêque de l’archidiocèse de Buenos Aires. Par la suite, il est élu président de la Conférence épis­copale d’Argentine, poste qu’il occupera de 2005 à 2011. Le 21 février 2001, le pape Jean-Paul II l’a nommé cardinal. L’archevêque de Buenos Aires obtient alors le titre de cardinal de San Roberto Bellarmino. Et depuis mars 2013 et en moins de deux ans de pontificat, il a déjà gagné la confiance et l’admiration totales non seulement des fidèles catholiques mais aussi des gens du monde entier.

Humble et proche des pauvres

Parmi ses actes étonnants, il renonce à utili­ser la traditionnelle papamobile, l’onéreuse voiture réservée au pape. Comme signe d’hu­milité, il s’est baissé pour laver et embrasser les pieds de mineurs détenus un Jeudi Saint. Il a réformé des organisations de l’Eglise pour qu’elles prennent plus soin des pauvres et des malades. Malgré les risques évidents, il se rend auprès des pauvres pour les soutenir. En outre, il a rejoint les bénévoles qui aident les enfants malades et n’a pas hésité à poser le fameux nez rouge des clowns. Il a vendu sa luxueuse moto Harley Davidson et a distribué l’argent aux sans-abri. En février 2015, il a ordonné la construction de plusieurs douches et toilettes en faveur des sans-abri, et leur procure des parapluies et un service de barbier. Les dépenses seront prises en charge par les béné­voles et par le produit de la vente des parche­mins authentifiant les bénédictions papales.

Sur le plan politique, le pape François inter­vient souvent pour condamner la guerre en Syrie. Il refuse aussi tout lien entre terrorisme et islam, déclarant que les catholiques pouvaient être aussi violents que les musulmans et que l’Europe était en train de pousser une partie de sa jeunesse vers le terrorisme. « Il n’est pas vrai et il n’est pas exact (de dire) que l’islam c’est le terrorisme. Je ne pense pas qu’il soit juste d’as­socier islam et violences », avait dit le pape, en ajoutant que « si je dois parler de violences islamiques, je dois aussi parler de violences chrétiennes. Dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe de fondamenta­listes. Nous en avons nous aussi », a insisté le pape en assurant que la religion n’était pas le vrai incitateur des violences.

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