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Participera ... peut-être

May Al-Maghrabi, Mardi, 20 janvier 2015

Les forces politiques sont indécises sur la participation à la commémoration du quatrième anniversaire de la révolution du 25 janvier.

Une ambiance tendue règne dans le pays à quelques jours du 25 janvier. Tandis que des consultations ont lieu entre les forces civiles sur la célébration du 25 janvier, les Frères musulmans ont annoncé organiser à cette occasion des manifesta­tions sur la place Tahrir, centre emblématique de la révolution du 25 janvier. Dans un communiqué, la confrérie a appelé les forces politiques et révolu­tionnaires à « unifier les rangs et à surmonter les différends du passé pour pouvoir récupérer la révo­lution ! ». Parallèlement, une initiative a été lancée par Ayman Nour, ancien président du parti Al-Ghad sous le slogan « nous sommes la solution ».

Si le parti salafiste Al-Nour, seul soutien isla­miste, de la révolution du 30 juin, a rejeté les appels des Frères à manifester, le parti de l’Egypte Forte, n’exclut pas sa participation. Le Front de soutien à la légitimité prendra aussi part aux manifestations des Frères, mais reste divisé sur les slogans à bran­dir lors de ces manifestations.

La plupart des forces politiques n’ont pas décidé si elles commémoreraient l’anniversaire du 25 jan­vier et quel serait l’aspect de cette participation. Elles redoutent que leur participation soit exploitée par les Frères musulmans pour déstabiliser le pays. Le parti Al-Dostour, fondé par le prix Nobel Mohamad Al-Baradei, a déclaré étudier les moyens de participation pour réaffirmer les revendications inachevées de la révolution du 25 janvier. Dans un communiqué, le parti a indiqué que la décision serait prise à la lumière des circonstances et en coordination avec les autres mouvements poli­tiques. Toutefois, le parti a réaffirmé qu’il n’admet­trait aucun rapprochement avec les Frères musul­mans et leurs alliés avec lesquels il n’existe aucun terrain d’entente. Des partis de l’opposition tradi­tionnelle comme Al-Wafd, le Rassemblement et le Congrès ont rejeté les appels aux manifestations, appelant le peuple à célébrer pacifiquement les acquis de la révolution. Pour leur part, le mouve­ment du 6 Avril et les Socialistes révolutionnaires ont décidé de manifester le 25 janvier, mais sans se rallier aux islamistes.

Selon le politologue Gamal Zahran, les appels des islamistes ne seront pas suivis par les forces civiles. « La politique du président Mohamad Morsi était en rupture avec les principes de la révo­lution. La légitimité se trouve aujourd’hui au Parlement élu et non dans une révolution. Aucune revendication du 25 janvier n’a été satisfaite sous les Frères musulmans qui ont cherché à détruire l’identité du pays et à renforcer leur pouvoir. Aujourd’hui, ils se trompent en croyant qu’ils sont capables de leurrer le peuple à nouveau », affirme Zahran.

En état d’alerte maximum, le ministère de l’Inté­rieur a affirmé que les mesures sécuritaires avaient été renforcées pour faire face à tous débordements. Le ministre de l’Intérieur, Mohamad Ibrahim, a déclaré que tous les lieux et installations straté­giques seraient sécurisés par des forces conjointes de l’armée et de la police. « La police va sécuriser la célébration par le peuple de sa révolution. La journée du 25 janvier sera un jour ordinaire et la confrérie terroriste des Frères musulmans ne par­viendra pas à mobiliser la rue et déstabiliser le pays. C’est avec fermeté qu’on agira contre toutes tentatives de semer le trouble », a-t-il dit.

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