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Egypte-Chine : L’entente  se  confirme

May Atta, Mardi, 30 décembre 2014

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a achevé, jeudi, une visite de 4 jours à Pékin, qui s’est soldée par de nombreux accords économiques, tout en confirmant une volonté égyptienne de diversifier ses partenaires.

Egypte chine
La visite d'Al-Sissi à Pékin a créé de nouvelles relations entre l'Egypte et la Chine.

25 accords de partenariats avec la Chine ont été signés dans les divers domaines, notamment dans les domaines de l’énergie, des transports, du tourisme et des échanges commerciaux. Ce fut le fruit d’une visite de 4 jours à Pékin, achevée jeudi dernier, du président Abdel-Fattah Al-Sissi.

Le président était accompagné par des membres du gouvernement, notamment les ministres de l’Electricité, du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce. Il s’agit de sa première visite à ce pays depuis son accession à la présidence l’été dernier.

Le président égyptien s’est entretenu avec son homologue chinois, Xi Jinping, ainsi qu’avec le premier ministre, Li Keqiang. Al-Sissi a également effectué une tournée dans nombre d’usines et de lignes de production opérant dans le domaine d’énergie, a indiqué le porte-parole de la présidence Alaa Youssef.

L’ambassadeur égyptien à Pékin, Magdi Amer, a souligné l’intérêt que les dirigeants chinois ont accordé à la visite du président Al-Sissi en Chine. Ces derniers se sont montrés prêts à financer tout projet susceptible de contribuer au développement de l’Egypte, « à condition que les études de faisabilité et les informations détaillées et complètes » soient disponibles.

Dans ses propos accordés à l’agence Mena, Amer a ajouté que les secteurs public et privé chinois attendent des démarches palpables de la part de l’Egypte, susceptibles d’attirer les investisseurs « notamment en ce qui concerne l’allocation de territoires, entre autres garanties ». Amer a également affirmé que la construction d’une centrale nucléaire n’était pas sur la table de négociation, précisant que l’Egypte s’intéresse surtout au charbon comme source d’énergie.

Outre le secteur de l’énergie, Amer a affirmé qu’un groupe d’expert chinois se trouve actuellement en Egypte pour les études du projet de TGV, dont la première phase reliera Le Caire à Alexandrie et dont le coût sera entre 3 et 4 milliards de dollars. « La Chine assurera le financement de ce projet, et sa gestion pendant une certaine période », a ajouté Amer.

Le diplomate a proposé la création d’un comité permanent égyptien sous la présidence du premier ministre pour s’occuper de la promotion des relations avec la Chine dans les divers domaines. Il a également insisté que les réunions bilatérales avec le côté chinois soient maintenues de manière régulière.

Focusée sur les domaines économiques, la visite de Al-Sissi avait également une portée politique importante.

En effet, les relations entre la Chine et l’Egypte ont commencé depuis l’an 1956 et l’Egypte est le premier pays arabe et africain à reconnaître la République populaire de Chine. « C’était l’un des motifs de l’agression tripartite » contre l’Egypte, note le PDG d’Al-Ahram Ahmad El-Sayed Al-Naggar. « Depuis, la Chine s’est toujours montrée solidaire avec les causes arabes dans les cercles internationaux. Gamal Abdel-Nasser est devenu pour le peuple chinois un symbole de solidarité et de souveraineté nationale, tout comme les leaders chinois étaient vus par les Arabes », ajoute-t-il. « Aujourd’hui, il s’agit pour les deux pays de construire sur leurs relations de principe un partenariat basé sur les intérêts politiques et économiques », poursuit Al-Naggar.

Depuis la fin des années 1970, mais surtout dans les années Moubarak, beaucoup d’opposants critiquaient les orientations politiques qui ont fait de l’Egypte une satellite dans l’orbite américain, tellement les relations avec les Etats-Unis se consolidaient, au détriment d’une politique plus équilibrée susceptible de garantir à l’Egypte un minimum d’indépendance. Aujourd’hui, il semblait que la diplomatie égyptienne en a pris note, comme en témoignent les récentes visites présidentielles en Russie et en Chine.

« Tout cela donne à l’Egypte une liberté loin de la dominance des Etats-Unis. Je crois que les pays arabes, surtout l’Arabie saoudite, seront prêts à contribuer au financement des projets égypto-chinois, car ces pays en sont venus à la même conclusion, selon laquelle les relations exclusives avec les Etats-Unis n’étaient pas dans leur intérêt », estime de son côté Yousri Azabawi, chercheur au Centre d’Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.

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