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Dialogue national : Place aux choses sérieuses

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 10 mai 2023

Après un an de préparation, le Dialogue national a été lancé mercredi 3 mai. Retour sur la séance inaugurale de cet événement qui mobilise la classe politique.

Dialogue national : Place aux choses sérieuses
Plus de 2 000 personnes ont assisté à la session inaugurale du Dialogue national.

Après une longue attente, le feu vert a été donné pour le Dialogue national, mercredi 3 mai. Après des préparations qui ont duré un an, forces politiques, représentants de la société civile et personnalités publiques se sont réunis pour une session inaugurale. Objectif : débattre des questions politiques, économiques et sociales clés décidées durant les préparations. Dans son discours de la séance d’ouverture, le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est engagé à « faire tout ce qui est nécessaire pour assurer le succès du dialogue ». Il a affirmé que les défis croissants auxquels l’Egypte est confrontée ont rendu « nécessaire la tenue de ce dialogue », espérant « qu’il soit global et efficace, qu’il englobera tous les points de vue, et qu’il parviendra à des résultats tangibles ». Et d’ajouter : « La divergence d’opinions ne remet pas en cause les bonnes relations. Au contraire, la diversité des vues et des suggestions renforce l’efficacité de ce dialogue ».

La session inaugurale a vu plusieurs interventions, notamment de la part du coordinateur général du Dialogue, Diaa Rashwan, et des chefs de partis politiques. Deux tables rondes ont suivi la séance d’ouverture. La première était consacrée au plan de travail et aux questions prioritaires à discuter. Les participants ont convenu de la nécessité de privilégier l’axe économique du fait des conditions difficiles que connaît le pays en raison du contexte mondial. La seconde session a porté sur le rôle des partis politiques dans le Dialogue national.

« C’est la première fois qu’un dialogue national a lieu sans objectif politique prédéterminé autre qu’un consensus sur les priorités de l’action nationale », a déclaré Diaa Rashwan, soulignant que le Dialogue national n’est pas une institution alternative, mais « une passerelle entre les Egyptiens, les institutions du pays et le gouvernement ».

Au cours de la séance inaugurale, les participants ont convenu que le Dialogue n’inclura pas spécifiquement trois dossiers, à savoir l’amendement de la Constitution, la politique étrangère de l’Egypte et la sécurité nationale. Selon Ayman Abdel-Wahab, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques d’Al-Ahram (CEPS), cette décision ne signifie pas l’imposition de lignes rouges, elle vise simplement à définir les dossiers prioritaires. « Les participants au Dialogue ont décidé que ces trois dossiers ne représentent pas de problèmes et n’ont pas besoin de changements ». Et d’ajouter : « Cependant, certains dossiers se sont imposés sur l’agenda du Dialogue, notamment la situation économique et le problème de la détention provisoire », explique Abdel-Wahab qui rappelle que les participants se sont félicités de la libération de plus de 1 400 détenus depuis le lancement du Dialogue en avril 2022.

Des discours riches et audacieux

Ayman Abdel-Wahab souligne que la séance d’ouverture a vu plusieurs discours riches, directs et surtout audacieux, un indice prometteur, selon lui, qui a eu un écho sur les réseaux sociaux et dans la rue égyptienne. « Sous le même toit et pour la première fois depuis de longues années, nous avons réuni divers courants politiques et idéologiques, ainsi que des penseurs et des experts », remarque Abdel-Wahab. Et d’ajouter : « Les participants vont tenter de réaliser un véritable changement sur les dossiers débattus. Cet esprit positif se reflétera très fortement sur le dialogue et permettra de relever les défis politiques, économiques et sociaux auxquels fait face le pays ».

Les prochaines sessions du Dialogue auront lieu dans une semaine ou 10 jours. Diaa Rashwan a affirmé que le conseil d’administration du Dialogue se réunira dans les prochains jours pour annoncer le calendrier des réunions qui seront toutes diffusées au public. Selon Rashwan, le dialogue devrait durer des mois. « Toutes les recommandations seront soumises au président de la République, qui à son tour, utilisera son pouvoir constitutionnel pour appliquer ces recommandations, en soumettant des projets de loi au Parlement ou en annonçant de nouvelles mesures par décret présidentiel », a-t-il conclu.

 

 Le calendrier de la première semaine

Mardi 16 mai : l’axe économique (quatre séances)

— Deux séances consacrées aux programmes de protection sociale (comité de la justice sociale).

— Deux séances consacrées à l’élaboration de la carte touristique de l’Egypte et aux moyens de stimuler l’investissement touristique sous toutes ses formes (comité du tourisme).

Jeudi 18 mai : l’axe sociétal (quatre séances)

— Deux séances consacrées à la tutelle sur l’argent et aux questions connexes (comité de la famille et de la cohésion communautaire).

— Deux séances consacrées à la question de l’identité nationale (comité de la culture et de l’identité nationale).

1. Les sessions se déroulent les dimanches, les mardis et les jeudis de chaque semaine.

2. Chacun des jours susmentionnés sera consacré à un axe.

3. Jusqu’à quatre sessions peuvent avoir lieu en un seul jour, chacune de trois heures.

4. Les sessions se tiendront la première semaine au Centre des congrès à Madinet Nasr.

Dimanche 14 mai : l’axe politique (quatre séances)

— Deux séances consacrées au système électoral.

— Deux séances pour discuter de l’élimination de toutes formes de discrimination (comité des droits de l’homme) et du défi des coopératives (comité des syndicats et de la société civile).

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