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Dr Mervat Sabrine : Nous avons commencé par les catégories les plus fragiles et nos initiatives cibleront d’autres encore

Malak Mostafa , Mercredi, 04 janvier 2023

Dr Mervat Sabrine, ministre adjoint de la Solidarité sociale pour la protection sociale, revient sur l’importance des initiatives lancées récemment pour soutenir les travailleurs informels face à la crise économique actuelle. Entretien.

Dr Mervat Sabrine

Al-Ahram Hebdo : Le ministère de Solidarité sociale vient de lancer plusieurs initiatives pour soutenir les travailleurs informels. En quoi consistentelles ?

Mervat Sabrine : Tout d’abord, il faut souligner que le président Abdel-Fattah Al-Sissi accorde un grand intérêt à étendre l’ombrelle de la protection sociale aux catégories les plus nécessiteuses, avec en tête les travailleurs informels qui ne jouissaient auparavant d’aucune protection sociale. C’est à la lumière de cette orientation que le ministère vient de lancer trois initiatives de protection sociale pour les petits pêcheurs, pour les petits tapissiers, ainsi que pour les livreurs. L’initiative « Barr Aman » couvre environ 42 000 jeunes pêcheurs et leur offre des aides financières et du matériel de pêche via le programme Takafol wa Karama, notamment pendant les périodes où l’activité est à l’arrêt en raison des conditions météorologiques. Pour les artisans des tapis, le Fonds Tahya Misr (vive l’Egypte) coopère avec notre ministère pour distribuer de la laine, de la soie et des teintures naturelles aux familles bénéficiant du programme Takafol wa Karama et aux petits fabricants dans ce domaine. Il leur fournit aussi un soutien technique et élabore un plan annuel pour qu’ils participent à des expositions internationales. Quant aux livreurs, dont le nombre est estimé à environ 6 millions, on leur distribue des casques, des motos et des aides financières. Plusieurs instances officielles et non gouvernementales coopèrent avec nous à l’exécution de ces initiatives.

— Pourquoi ces initiatives ciblent-elles uniquement ces quatre catégories ?

— Nous avons commencé par les catégories les plus fragiles et les plus exposées aux effets de la crise économique actuelle. Or, nos initiatives cibleront d’autres secteurs, dont les ouvriers en construction, les agriculteurs et les femmes de ménage.

— Comment les travailleurs ciblés peuvent-ils profiter de ces récentes initiatives ?

Via le site du ministère, ainsi que les sites de nos partenaires. A titre d’exemple, l’initiative « Barr Aman » a été promue grâce aux données de l’Autorité des ressources halieutiques. Même ceux qui n’avaient pas de permis de pêche, nous les avons aidés à l’obtenir pour pouvoir bénéficier de l’initiative. Nous coopérons aussi avec la Fédération des industries et des associations d’artisans, ainsi qu’avec toutes les associations civiles qui ont des membres travaillant dans le domaine de la tapisserie. Nous travaillons également à la formation des enfants des familles bénéficiaires du programme Takafol wa Karama pour qu’ils apprennent ces métiers et profitent de l’aide de l’initiative.

— Au cours de ces dernières années, l’Etat accorde de plus en plus d’intérêt aux travailleurs du secteur informel …

— Les travailleurs irréguliers contribuent à hauteur de 40 % au PIB du pays, mais la majorité d’entre eux ne sont pas enregistrés sur la base de données du gouvernement. L’Etat vise donc à inclure cette vaste tranche du secteur informel au secteur formel et l’aider à créer de petits et moyens projets. Ce qui sera certainement très avantageux pour l’économie nationale. L’autonomisation économique des travailleurs informels est un objectif qu’adopte et exécute le ministère de la Solidarité sociale via plusieurs voies, dont le programme « Opportunité », lancé en 2020, qui leur accorde des prêts à des faibles intérêts et qui est présenté via la banque sociale Nasser, ainsi que le Fonds du soutien des industries rurales et environnementales. Notre principal but c’est de transformer les bénéficiaires des aides en une force productive qui soutient l’économie du pays.

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