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Les religions au service de l’humanité

May Al-Maghrabi , Mercredi, 21 septembre 2022

Le 7e Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles s’est tenu cette semaine au Kazakhstan. Il met l’accent sur le rôle du discours interreligieux dans la paix et le développement des sociétés.

Les religions au service de l’humanité
Le grand imam d’Al-Azhar, le pape du Vatican et le président du Kazakhstan ont assisté au Congrès des chefs religieux en faveur du discours interreligieux.

Investir le dialogue interreligieux au service de l’humanité et sceller la tolérance pour contrer le fondamentalisme. Tels étaient les principaux objectifs du 7e Congrès des chefs religieux, tenu au Kazakhstan les 14 et 15 septembre. En tête des participants, le grand imam d’Al-Azhar, le cheikh Ahmad Al-Tayeb, le pape du Vatican, François, et le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, en plus de 80 chefs religieux et des centaines de délégués des pays du monde. Le congrès s’est tenu cette année sous le thème « Le rôle des chefs religieux dans le développement spirituel et social de l’humanité dans la période post-pandémique ».

« Dans un monde marqué par l’après-pandémie et la mondialisation des menaces sécuritaires, le congrès joue un rôle important dans la mise en oeuvre d’efforts conjoints pour renforcer le dialogue civil au nom de la paix et de la coopération, ainsi que dans la promotion des valeurs spirituelles et morales », affirme la déclaration finale. A cet égard, les participants au congrès se sont dits solidaires des « efforts déployés par les Nations-Unies, d’autres institutions internationales et régionales, ainsi que par les gouvernements nationaux et les organisations publiques et non gouvernementales » pour promouvoir le dialogue interreligieux.

Deux jours durant, les participants sont revenus sur les maux qui menacent l’humanité, l’extrémisme, le terrorisme et d’autres formes de violences, exhortant les dirigeants du monde à mettre fin aux conflits et aux effusions de sang dans tous les coins de la planète. Ils se sont dits donc convaincus que le déclenchement de tout conflit militaire et l’apparition de tensions et de confrontations génèrent une réaction en chaîne et conduisent à la destruction du système des relations internationales. Ils ont aussi demandé aux gouvernements nationaux et aux organisations internationales autorisées de fournir une assistance globale à tous les groupes religieux et communautés ethniques qui ont subi des violations des droits et des violences de la part d’extrémistes et de terroristes à la suite de guerres et de conflits militaires.

Unis contre le fondamentalisme

Dans son discours, le pape François a affirmé que le fondamentalisme souille toutes les croyances. « Alors que la guerre, la violence et l’extrémisme menacent le monde entier, les religions doivent s’élever au-dessus des différends et être des exemples de paix et d’harmonie », a prôné le pape du Vatican. De son côté, le grand imam d’Al-Azhar a appelé à la nécessité de diriger l’activité religieuse de diverses religions vers le service de l’humanité au lieu de les instrumentaliser pour attiser les conflits entre leurs adeptes. « En dépit de différence de race, de couleur, de religion et d’identité entre le pape du Vatican et moi, une profonde relation d’amitié nous unit depuis des années et s’est soldée en 2019 par la signature du document de la Fraternité humaine, premier pacte humanitaire entre chrétiens et musulmans à l’époque moderne », a témoigné Al-Tayeb, indiquant la position adoptée par l’institution d’Al-Azhar. Ce document, signé à Abu-Dhabi en 2019 par le grand imam d’Al-Azhar et le pape du Vatican, a été adopté par le congrès qui a reconnu l’importance et la valeur du document adopté par l’Assemblée générale des Nations-Unies en décembre 2020. Depuis 2016, les relations entre le pape François et le cheikh Al-Tayeb connaissent un grand essor. Toutes les rencontres entre les deux dignitaires religieux ont témoigné d’une entente sur l’importance du dialogue interreligieux pour contrer le fanatisme.

En appréciation à ses efforts, le président du Kazakhstan a décerné le Prix international d’Astana au grand imam d’Al-Azhar pour sa contribution à la promotion du dialogue interreligieux et de la tolérance entre les différentes cultures et ethnies. « Cheikh Al-Tayeb est la figure islamique la plus influente dans les causes humanitaires », a dit le président kazakh.

Pour le spécialiste des mouvements islamistes Ahmed Ban, il est important de maintenir un dialogue interreligieux comme dispositif de lutte contre les ressources idéologiques du terrorisme. Or, selon l’expert, le problème ne réside pas au niveau des chefs religieux dont la plupart sont d’accord sur les principes de paix et de tolérance. « Pour atteindre ses objectifs, le dialogue interreligieux doit se traduire par des mesures concrètes à travers un discours religieux plus ouvert aux églises et aux mosquées et des programmes scolaires sur les principes humanitaires communs », conclut Ban.

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