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Hisham Al-Hossary : Les denrées agricoles sont devenues une arme stratégique aux mains des Etats qui les produisent

Samar Zaree , Mercredi, 08 juin 2022

Le président de la commission de l’agriculture et de l’irrigation au parlement, Hisham Al-Hossary, revient sur les récents projets agricoles lancés par l’Etat dont l’objectif est de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

Hisham Al-Hossary

Al-Ahram Hebdo : On parle beaucoup des méga-projets agricoles lancés par l’Etat. De quoi s’agit-il ?

Hisham Al-Hossary: Le plan de l’Etat consiste à cultiver plus de 4 millions de feddans. Il s’agit notamment du projet du Nouveau Delta qui couvre 2,2 millions de feddans, soit 35% de la superficie totale de l’ancien delta. Ce méga-projet agricole, qui sera achevé d’ici deux ans, comprend plusieurs phases. La première, baptisée Avenir de l’Egypte, a été inaugurée en mai 2022. Il y a également le projet Paradis de l’Egypte, celui d’Un million et demi de feddans et le projet d’Al-Rif Al-Masri.

Il y a aussi le projet de Tochka Al-Kheir en Haute-Egypte qui avait été lancé en 1997, mais qui n’a jamais avancé depuis. Ce projet a été ravivé par le président Abdel-Fattah Al-Sissi qui a ordonné d’étendre le projet sur une superficie d’un million de feddans. Il comprend la plus grande ferme de dattes au Moyen-Orient, ainsi que des terrains plantés de cultures stratégiques comme les légumes et les fruits. Ajoutons à cela le projet de création de 10000 serres sur une superficie de 100000 feddans.

— Pourquoi l’Etat accorde-t-il un grand intérêt à ces projets ?

— La pénurie alimentaire n’est pas un simple problème économique ou agricole. La culture agricole est devenue une arme stratégique aux mains des Etats qui la produisent. Les crises mondiales, notamment la pandémie du coronavirus et la crise ukrainienne, ont montré qu’il y a un besoin urgent de multiplier les efforts déployés pour réaliser la sécurité alimentaire des populations. Ainsi, ces projets sont devenus une nécessité urgente, pas un luxe. Non seulement ces projets vont réaliser la sécurité alimentaire, mais en plus, ils fourniront des millions d’emplois et diminueront l’écart entre la consommation et la production. De plus, ils permettront de réduire les importations et offrent des opportunités d’investissement prometteuses pour le secteur privé.

— Quel rôle le secteur privé peut-il jouer dans ces projets ?

— Le secteur privé contribue à ces projets, notamment en fournissant des équipements pour la bonification des terres désertiques et les engins nécessaires à l’irrigation moderne. Le secteur privé soutient l’Etat qui a dépensé quelque 130 milliards de L.E. dans ces projets.

— Comment ces terrains agricoles seront-ils irrigués, surtout avec les craintes de pauvreté hydraulique ?

— L’Egypte déploie d’énormes efforts pour garantir une utilisation raisonnable des eaux. Des systèmes d’irrigation modernes qui diminuent la consommation de l’eau ont été mis en place. La plus grande station d’épuration au monde est en cours de construction à la ville d’Al-Hammam.

— Quand pourrons-nous parler d’une autosuffisance alimentaire en Egypte ?

— L’Egypte a déjà atteint l’autosuffisance en 9 denrées agricoles au cours de l’année 2020, notamment les légumes avec une production de plus de 25 millions de tonnes, les fruits (10 millions de tonnes) et le riz (6,5 millions de tonnes). Par ailleurs, le volume des exportations des denrées agricoles en 2021 a atteint 5,6 millions de tonnes, avec une hausse d’environ 48700 tonnes par rapport à l’année précédente.

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