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L’avenir en vert

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 25 mai 2022

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a inauguré, le 21 mai, le projet agricole « Avenir de l’Egypte ». Le projet vise à optimiser la production agricole et à fournir des produits de qualité à des prix abordables. Explications.

L’avenir en vert
A travers les mégaprojets agricoles, l’Egypte cherche à réaliser l’autosuffisance alimentaire.

«  Avenir de l’Egypte », c’est le nom du projet inauguré le 21 mai par le président Abdel-Fattah Al-Sissi, avec l’objectif d’améliorer la production agricole et d’assurer la sécurité alimentaire à tous les Egyptiens. Le président Sissi a souligné l’importance d’achever les étapes de ce projet avant la fin de 2023, soit un an plus tôt que sa date d’achèvement initiale. « Le projet, situé le long de l’autoroute Le Caire-Dabaa au nord-ouest de l’Egypte, comprend 4 étapes successives », a affirmé le directeur du projet, Bahaa Al-Ghannam, lors de la cérémonie d’inauguration. Il fournira plusieurs denrées agricoles nécessaires, dont le blé, et s’étendra sur 1,05 million de feddans. Sa superficie agricole représente près de 50% d’un projet plus large, celui du nouveau Delta qui, selon Ghannam, réalisera un bond « sans précédent » non seulement dans l’agriculture et l’industrie, mais aussi dans plusieurs autres domaines à l’échelle nationale.

Quatre étapes

La première étape du projet, qui a été entièrement achevée, couvre 340000 feddans. La deuxième phase sera achevée en octobre prochain sur une zone de 300000 feddans. Les troisième et quatrième phases seront achevées d’ici juillet 2023 et juillet 2024 respectivement, couvrant une superficie de 700000 feddans. Le projet du nouveau Delta vise à cultiver en tout 2,2 millions de feddans.

Ces cultures seront irriguées par les eaux des pluies et les eaux souterraines. Le président Sissi a appelé à accélérer la mise en oeuvre du projet et à finaliser parallèlement les autres projets agricoles lancés par l’Etat à Tochka, Béni-Soueif et Minya, surtout dans les circonstances actuelles. « Nous voulons rassurer les investisseurs, les médias et les appareils de l’Etat sur nos projets », a affirmé le président, soulignant le coût élevé de ces projets. Et d’ajouter: « Cultiver des terres désertiques coûte beaucoup plus cher à l’Etat que de cultiver des terres ailleurs dans le Delta du Nil où les terres sont plus fertiles. La culture d’un million de feddans coûtait entre 200 et 250 milliards de L.E. il y a 3 ans. Aujourd’hui, on s’attend à ce que le coût soit beaucoup plus élevé, compte tenu de la crise économique mondiale actuelle », a souligné le président de la République.

Revenant sur l’importance du mégaprojet du « nouveau Delta », Al Sayed Al-Qusseir, ministre de l’Agriculture et de la Bonification des terres, a déclaré que celui-ci est un pas de géant vers la mise en oeuvre de la stratégie agricole 2030. Ce projet, d’une superficie de 2,2 millions de feddans, équivaut à 30% de la superficie de l’ancien Delta, a expliqué le ministre. Et d’ajouter: « Le projet se caractérise par son emplacement stratégique, à proximité des ports, des aéroports, des zones industrielles et d’un certain nombre de routes et d’axes principaux, ce qui facilite le transport des produits agricoles ».

Importance stratégique

« Les nouveaux projets de production agricole feront passer la superficie des terres agricoles en Egypte de 9 millions de feddans actuellement à 14 millions de feddans », affirme Gamal Séyame, professeur d’économie agricole, qui souligne que le principal objectif de ces projets agricoles est de combler le fossé entre la production et l’autosuffisance en produits stratégiques, surtout dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur l’économie mondiale. Il explique : « L’Etat déploie depuis plusieurs années d’énormes efforts pour améliorer le secteur agricole, mais la crise du Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne ont accéléré ces efforts ». Selon Séyame, il existe un grand écart entre la production et la consommation, puisque l’Etat ne produit que 40% de la nourriture consommée localement et 60% sont importés de l’étranger. Par exemple, l’Egypte produit 40% de ses besoins en blé et les 60% restants sont importés. Seulement 50% de la consommation de maïs est produite localement et 70% des besoins en sucre.

Le député Khaled Tayea explique que le projet Avenir de l’Egypte comblera le déficit alimentaire en Egypte. Il reflète, selon lui, l’insistance de l’Etat à réaliser l’autosuffisance en produits agricoles. « L’enjeu de ces projets est d’étendre la culture du blé en ce moment critique en raison de la guerre en Ukraine qui a provoqué une hausse des prix des céréales. Le blé est une culture stratégique, parvenir à l’autosuffisance en blé permettra d’économiser des milliards de dollars. Des sommes qui peuvent être utilisées dans d’autres domaines aussi prioritaires pour le pays », conclut le député.

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