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Sommet du Néguev : Relever les défis régionaux

Chaïmaa Abdel-Hamid, Jeudi, 31 mars 2022

Le chef de la diplomatie, Sameh Choukri, a participé les 27 et 28 mars à un sommet au Néguev en Israël avec ses homologues américain, israélien, émirati, bahreïni et marocain. Au centre des discussions : la paix et l’Iran.

Sommet du Néguev : Relever les défis régionaux
Les six chefs de la diplomatie se sont accordés sur la nécessité de préserver la sécurité et la paix régionales.

 A l’invitation du ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a participé les 27 et 28 mars au Néguev à une réunion avec ses homologues américain, émirati, marocain, bahreïni,et israélien. Les Emirats Arabes Unis (EAU), Bahreïn et le Maroc avaient normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, négociés par l’ancien président américain, Donald Trump. Quant à l’Egypte, elle est formellement en paix avec Israël depuis 1979. Les six chefs de la diplomatie ont discuté notamment du processus de paix et de la menace iranienne.

Choukri a qualifié d’« importantes » et de « constructives » les discussions du Néguev qui, selon lui, représentent une occasion pour « raffermir et consolider les rapports entre les pays concernés pour relever les défis dont souffre la région ». Il a souligné que l’Egypte s’efforce depuis des années à encourager Palestiniens et Israéliens à s’asseoir à la table des négociations, afin de mettre fin au conflit israélo-palestinien. Il a également souligné l’importance du processus de paix israélo-palestinien ainsi que l’importance de maintenir la crédibilité et la viabilité de la solution à deux Etats respectant les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale et qui permet aux Etats israélien et palestinien de vivre côte à côte en paix.

Des propos salués par Blinken, qui a affirmé que l’Administration du président Joe Biden s’était engagée à réparer les relations avec les Palestiniens, qui se sont effondrées sous Trump. « Nous devons être clairs sur le fait que les accords de paix régionaux ne remplacent pas les progrès entre Palestiniens et Israéliens », dit-il.

Outre la cause palestinienne, les pourparlers sur la restauration de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 ont figuré en bonne place à l’ordre du jour du rassemblement du Néguev et des réunions de Blinken avec des responsables israéliens. Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne a déclaré ce week-end qu’un accord avec l’Iran pour restaurer le soi-disant Plan d’action global conjoint (JCPOA) pourrait être conclu « dans quelques jours ».

L’Iran, un grand souci

Revenant sur l’importance de cette réunion, l’expert des affaires israéliennes Saïd Okacha explique que la relance d’un accord avec l’Iran a suscité des inquiétudes en Israël et parmi les Etats arabes alliés des Etats-Unis qui considèrent l’Iran comme une menace régionale. « A part les Etats-Unis, tous les pays présents à cette réunion avaient des réserves sur un accord nucléaire avec l’Iran. D’où l’importance de cette coordination élargie », explique Okacha. Et d’ajouter : « Tous les pays participant à cette rencontre veulent s’assurer que la signature de l’accord avec l’Iran ne menacera pas leurs intérêts, surtout leur sécurité. Il s’agissait donc de coordonner avec les Etats-Unis ». Avis partagé par le professeur de sciences politiques à l’Université du Caire Tarek Fahmy, qui voit dans ce rapprochement arabo-israélien une nécessité urgente. « Cette rencontre transmet deux messages importants, à savoir que la sécurité régionale exige une révision des alliances, notamment avec Israël qui est, qu’on le veuille ou non, un pays de la région. Le second message c’est que ce rapprochement ne signifie point renoncer à la cause palestinienne. Au contraire, cela peut être un moyen de favoriser la paix entre Israël et les Palestiniens », conclut-il.

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