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Coup de pouce à Egyptair

Amr Kandil, Mardi, 26 octobre 2021

Le Conseil des députés a approuvé l’octroi d’un prêt de 5 milliards de L.E. à la compagnie Egyptair, fourni par la Banque nationale d’Egypte et la Banque Misr. Objectif: aider l’entreprise à surmonter les répercussions du coronavirus.

Réuni lundi pour débattre d’un projet de loi gouvernemental autorisant la compagnie Egyptair à bénéficier d’un prêt de 5 milliards de L.E. fourni par la Banque nationale d’Egypte et la Banque Misr, le Conseil des députés a donné son approbation finale au projet. Les activités d’Egyptair sont tombées à leur plus bas niveau en raison de la pandémie et, par conséquent, l’entreprise n’est plus en mesure de faire face à ses obligations financières.

Le transport aérien a chuté de manière spectaculaire en 2020 subissant des pertes estimées à 137,7 milliards de dollars, selon l’Association du transport aérien international (IATA). Fait révélateur : la compagnie aérienne nationale italienne Alitalia a cessé ses activités le 15 octobre en raison de problèmes financiers dus à la pandémie. Amgad Ahmad Aref, conseiller du ministre de l’Aviation civile pour les affaires parlementaires, a déclaré au Conseil des députés qu’Egyptair avait déjà subi « d’énormes pertes » avant la pandémie, après les deux révolutions de 2011 et 2013.

L’année dernière, l’Etat avait accordé à Egyptair 5 milliards de L.E. pour aider l’entreprise à lutter contre la pandémie. « Nous ne demandons pas l’aide du gouvernement, nous demandons un prêt que nous sommes en mesure de rembourser », a déclaré Aref aux députés. Il a estimé les pertes de l’entreprise à 1 milliard de L.E. par mois. « Celle-ci se remet actuellement de la crise », a ajouté Aref.

Le prêt accordé à Egyptair a soulevé un vif débat au sein de l’hémicycle. « Si les pertes sont estimées à 1 milliard de L.E. par mois, faut-il accorder un prêt de 5 milliards à Egyptair pour couvrir uniquement les pertes des 5 prochains mois ? », interroge le député Ihab Ramzy, qui a fermement rejeté le projet de loi. Selon lui, l’octroi de ce prêt équivaudrait à un « gaspillage de fonds public ». Egyptair compte 29 500 employés. Bien que de nombreuses compagnies aériennes dans le monde aient réduit leurs effectifs en raison de la pandémie, Aref a affirmé qu’Egyptair n’a licencié aucun employé et n’a jamais réduit les salaires de ses employés.

Selon Bloomberg, environ 400 000 employés de compagnies aériennes dans le monde ont été licenciés ou sont menacés de licenciement à cause de la pandémie. « Une restructuration de l’entreprise est actuellement en cours. Les filiales de l’entreprise ont fusionné afin de réduire les dépenses », estime Aref. Avant la pandémie, Egyptair avait réalisé ses revenus les plus élevés au cours de la dernière décennie, totalisant 32,96 milliards de L.E. au cours de l’exercice financier 2018-2019. Cependant, le montant des dépenses de l’entreprise s’élevait à 32,67 milliards de L.E., dont 1,66 milliard pour les salaires et 9,57 milliards pour le carburant et les pièces de rechange.

« Avec ce prêt, la compagnie devrait organiser des stages de formation pour son personnel », a exigé Ali Badr, de la commission des lois au Conseil des députés. Quant au député Mohamad Al-Sallab, vice-président de la commission de l’industrie, il a estimé que le prêt devrait permettre de développer l’entreprise sur des bases scientifiques, afin qu’elle puisse faire face à la concurrence internationale. Les députés ont demandé à la société d’expliquer son plan au cours de la période à venir et la manière dont elle utilisera le prêt de 5 milliards de L.E.

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